Selon Snowden, il faut éviter Dropbox, Facebook et Google

Non, rien de rien...
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Selon Snowden, il faut éviter Dropbox, Facebook et Google
Crédits : Steve Rhodes (licence CC BY-NC-ND 2.0)

Dans le cadre du New York Film Festival, qui a débuté vendredi soir, Edward Snowden était interviewé par la journaliste Jane Meyer. Le lanceur d’alertes, à l’origine d’un très grand nombre de fuites sur les activités de surveillance et d’espionnage aux États-Unis, a répondu sur certains développements de son action. Mais il a surtout appelé à se méfier encore une fois de certains outils répandus, notamment Dropbox.

Edward Snowden ne regrette rien

Le 24 octobre sortira le nouveau film de Laura Poitras, réalisatrice de la première interview filmée d’Edward Snowden, qui répondait alors aux questions du journaliste Glenn Greenwald. Produit par Steven Soderbergh et baptisé « Citizenfour », en référence au nom dont s’était lui-même baptisé Snowden dans leurs correspondances, il résumera plus d’un an de révélations et se penchera en outre sur l’impact des évènements sur la propre vie de Snowden.

 

Ce film était présenté pour la première fois vendredi soir à l’occasion du New York Film Festival. Snowden était présent en vidéoconférence pour répondre à plusieurs questions pendant un peu plus d’une heure. On a ainsi appris que sa femme l’avait rejoint à Moscou en juillet dernier et vivait avec lui depuis. Le lanceur d’alertes a également indiqué qu’il ne s’attendait pas aux développements qui ont suivi son action, notamment sur sa vie, ainsi que dans la réaction du public, la prise de conscience, ou encore la réaction de certains membres du gouvernement ou sénateurs. Il était satisfait pour ces derniers de voir leur gêne face à un manque manifeste de supervision des agences de surveillance. Il ne regrette d’ailleurs pas son geste initial.

 

« Débarrassez-vous de Dropbox » 

Mais Snowden a surtout réagi sur plusieurs points ayant trait à la vie privée. Il s’en est pris ainsi à l’ensemble des produits qui, selon lui, n’offrent pas les garanties nécessaires au respect de la vie privée. Ce qui peut venir soit de leur mode de fonctionnement, soit de l’absence partielle ou totale de chiffrement. Il invite par exemple les utilisateurs à « se débarrasser de Dropbox » puisque le chiffrement n’est pas supporté.

 

En fait, comme le précise d’ailleurs TechCrunch, l’affirmation en tant que telle est inexacte car incomplète. Dropbox ne chiffre pas les données lorsqu’elles sont présentes sur le disque dur. Cependant, les communications entre les clients et serveurs, ainsi que le stockage sur ces derniers, sont bel et bien chiffrés. Dans tous les cas, Snowden lui préfère SpiderOak qui, lui, propose bien le chiffrement des fichiers côté client.

 

Dans un écho à l’initiative « Degooglisons Internet » de l’association Framasoft, Snowden a également abordé les entreprises qui ont trop de pouvoir et concentrent les informations. Facebook et Google restent selon lui des « services hostiles à la vie privée », même s’ils « ont amélioré leur sécurité ». En d’autres termes, le chiffrement des données ne fait pas tout et Snowden donne ici un coup de main indirect à l’ensemble des projets libres qui veulent proposer des alternatives aux produits privateurs de libertés.

Le chiffrement ne fait pas tout

Snowden est également revenu sur un point que nous avons abordé plusieurs fois récemment : l’extension du chiffrement sur les plateformes mobiles iOS et Android. Nous nous étions en effet penchés sur les bénéfices apportés, mais en soulignant que ces entreprises restaient dans tous les cas soumises à la loi américaine. Ce que relève d’ailleurs le lanceur d’alertes : « Les forces de l’ordre peuvent toujours obtenir des mandats », sans parler des informations recueillies par les opérateurs de téléphonie. Et ces derniers ont d’ailleurs un rôle plus important depuis la réforme sur la surveillance, adoptée au début de l’année.

 

Le lanceur d’alertes ne s’oppose pas toutefois au concept-même de surveillance. Il souhaite simplement que ces programmes soient transparents sur leur fonctionnement : « Nous pouvons avoir des programmes secrets. Vous savez, les Américains n’ont pas besoin de savoir le nom de chaque personne faisant l’objet d’une enquête. Nous n’avons pas besoin de connaître les détails techniques de chaque programme dans la communauté de la surveillance. Mais nous devons connaître les contours précis des pouvoirs dont jouit le gouvernement… ainsi que la manière dont ils nous affectent et dont ils affectent nos relations mondiales ».

Snowden n'est pas prêt de rentrer aux États-Unis

Une vision qui reste indubitablement incompatible avec celle du gouvernement américain. Interrogé en effet sur la possibilité de revenir au pays, Snowden a répondu que la condition nécessaire était un procès juste et ouvert, dans lequel il puisse présenter ses arguments à un jury : « j’aimerais vraiment, mais ils ont refusé ».

 

Il restera donc à Moscou avec sa femme pendant une période indéterminée. Jane Meyer lui a d’ailleurs demandé si la situation n’était pas ironique : parler de vie privée et de sécurité depuis la Russie. Snowden admet que passer par la Chine et la Russie ne manque pas de piquant, mais a rappelé que Moscou était initialement une simple étape puisqu’il visait l’Amérique latine. C’est l’annulation de son passeport par les États-Unis qui a provoqué ce blocage.

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