Apple développe actuellement la version 8.1 de son système mobile iOS. Alors qu’elle doit apporter un certain de nombre de corrections et améliorations, en plus de mettre en mouvement Apple Pay, elle risque de ne pas faire que des heureux. Elle comble en effet une faille que les émulateurs de consoles pouvaient utiliser pour s’installer.
iOS 8.1 devrait marquer le début de la maturité...
iOS 8.1 devrait être pour beaucoup l’occasion de transiter vers la nouvelle plateforme mobile d'Apple. Les migrations vers iOS 8 se sont en effet stabilisées et à peine moins d’un appareil sur deux a fait le grand saut. La faute à un certain nombre de facteurs, notamment des ralentissements sur les appareils équipés de puces A5 (iPhone 4S, iPad 2…), d’énormes bugs avec la mise à jour 8.0.1, des soucis de fichiers supprimés dans iCloud Drive en cas de réinitialisation et globalement un manque de maturité de l’écosystème.
iOS 8.1 intègrera évidemment une série de corrections et d’améliorations, en plus de remettre en place certains comportements d’iOS 7 qui avaient changé. Par exemple, Apple remettra en place la section « Toutes les photos » dans la vue Albums, plutôt que simplement les derniers ajouts. Mais cette nouvelle mouture, qui devrait également activer Apple Pay sur les iPhone 6 et 6 Plus, sera synonyme de blocage pour les aficionados des émulateurs de consoles sur leur smartphone.
... mais également la mort des émulateurs
La bêta 2 d’iOS 8.1 corrige en effet la faille « Date Trick » qui permet d’effectuer certaines actions au sein de Safari dès lors que l’on change la date de l'appareil pour la faire reculer d’au moins deux mois. Depuis l’année dernière, on peut utiliser cette technique pour installer directement un émulateur, tel que SiOS, depuis Safari, en court-circuitant complètement la vérification de signature électronique. On peut également récupérer des ROM de jeux par ce biais.
Il faut savoir que ce type d’application est strictement interdit sur iOS. Apple a négocié un certain nombre d’accords avec les ayants droit qui ne souhaitaient évidemment pas que de tels émulateurs envahissent une plateforme au succès grandissant. On pense notamment à Square Enix qui fait payer au prix fort la sortie d’anciens titres, notamment les vieux Final Fantasy. Pour ces entreprises, le manque à gagner est évidemment important.
Dario Sepulveda, testeur pour l’émulateur GBA4iOS (Gameboy Advance pour iOS), se résout à la situation sur son blog : « Nous savions que ce jour arriverait. Après que le Date Trick est devenu célèbre l’année dernière, notre panique s’est envolée et nous avons appris à vivre dans une période de paix où nous savions que même si Apple avait révoqué les certificats de nos émulateurs favoris, nous pouvions quand même les installer en changeant nos dates, et beaucoup en étaient venus à imaginer que cela durerait ainsi ».
« Il est difficile de vivre dans la zone grise »
Pourtant, il indique ne « pas être aveugle sur la situation des copyrights et des marques déposées » et être « conscient qu’Apple n’est pas vraiment fautif ici ». Il n’est d’ailleurs même pas certain que Cupertino ait cherché en fait à viser spécifiquement le monde des émulateurs. Il estime pourtant qu’Apple est probablement sous pression d’ayants droit tels que Nintendo, qui pourraient en venir à la conclusion qu’iOS n’est pas une plateforme assez sécurisée. Il tente au final de relativiser : « Il est difficile de vivre dans la zone grise, complexe et souvent incomprise, et de regarder mourir les choses que vous aimez. Il n’y a désormais rien que nous ne puissions faire pour empêcher ça, à part utiliser ce que nous avons appris, tenter de nous adapter et avancer ».
Il reste cependant à confirmer que la faille « Date Trick » sera toujours corrigée dans la version finale d’iOS 8.1. Cela dit, puisque le correctif est présent dans les deux premières bêtas, le destin des émulateurs semble définitivement funeste. Ceux qui se servent de leur smartphone pour jouer à d’anciens titres par ce biais devront sans doute faire attention à iOS 8.1… ou se tourner vers le jailbreak.