Le FBI s'inquiète de l'avancée du chiffrement chez Apple et Google

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Le FBI s'inquiète de l'avancée du chiffrement chez Apple et Google
Crédits : maxkabakov/iStock/Thinkstock

Les récentes annonces dans le domaine de la sécurité faites par Apple et Google ont manifestement fait dresser les oreilles du directeur du FBI. Selon lui, la situation pourrait devenir problématique en permettant à des criminels de se mettre à l’abri de la loi. Un point de vue qui pourrait n’être finalement qu’une opération de communication savamment orchestrée.

Chiffrement des données : une accélération soudaine

iOS 8 est arrivé avec, globalement, un nombre plus important d’améliorations sous le capot que visibles. Par elles, on trouve une extension du chiffrement des communications pour prendre en compte un nombre plus important de composants. Bien qu’il soit délicat d’ailleurs de chiffrer précisément l’impact de cette mesure, il est probable que cette modification soit à l’origine d’une partie de la baisse de performances sur les appareils équipés d’anciennes puces A5.

 

Il y a une semaine, Google a pris la relève de cette annonce et est allé encore plus loin : à partir d’Android L, le chiffrement intégral des données sera activé par défaut sur tous les appareils. Ce qui, là encore, devrait avoir un impact non négligeable sur les performances des appareils un peu anciens.

Le FBI s'en inquiète 

Il y a lieu de se « réjouir » dans les deux cas puisque le chiffrement des données est l’une des conditions pour des échanges sécurisés. Sans même aborder le long sillage de révélations depuis l’apparition des détails du programme de surveillance Prism de la NSA, la seule défense contre les pirates suffit à motiver une utilisation plus intensive du chiffrement. Mais tout le monde ne voit pas nécessairement cette évolution d’un bon œil.

 

C’est notamment le cas de James Comey, l’actuel directeur du FBI. Lors d’une réunion avec des journalistes, et comme le rapporte le Wall Street Journal, il n’a pas manqué d'exprimer ses craintes : « Ce qui m’ennuie avec tout ceci est que des entreprises fassent expressément la promotion de quelque chose qui permettra aux gens de se placer hors de portée de la loi ». Du coup, des membres du FBI se sont rendus chez Apple et Google « pour comprendre leur optique et pourquoi ils pensent que tout ceci a du sens ».

Sur le fil du rasoir 

S’inscrit en fait en filigrane des chiffres publiés aux États-Unis montrant que le chiffrement intégral des données pouvait avoir une incidence directe sur la capacité des forces de l’ordre à avancer dans une enquête. Problème : il va être délicat de marier le besoin grandissant de protection et la possibilité pour la police de faire son travail sans entraves.

 

Car il est évident que ni Apple, ni Google ne s’amuseront à répondre au FBI que le but est d’empêcher les différentes forces de l’ordre de passer à l’attaque. Il y a de fortes chances pour que la communication s’oriente vers le désir de protéger au mieux les utilisateurs contre les menaces diverses, au premier rang desquelles les pirates. Or, c’est là toute la différence : le fait qu’une enquête puisse être perturbée par le chiffrement des données devient un effet secondaire et non un objectif.

Mais quelle authenticité désormais dans ces communications ? 

Mais il est difficile désormais de savoir où se trouve la part de véracité dans ce type de propos, car le sujet est devenu si sensible que toute communication devient un mouvement sur un échiquier complexe où les uns se battent pour garder leurs clients, et les autres pour les données qu’ils possèdent. De fait, il n’est pas impossible que les propos de James Comey soient seulement conçus pour rassurer les acheteurs en légitimant les actions d’Apple et Google, qui en deviennent authentiques.

 

Quand bien même ce ne serait pas le cas, la situation montre actuellement combien la communication s’est largement élimée avec le temps. Cette usure de la parole a été largement accélérée par les dénégations et mensonges successifs depuis la révélation de Prism : la NSA pour dire que le programme n’existait pas, les entreprises (dont Apple et Google justement) pour nier toute participation à de telles activités. Et comme les derniers mois l’ont révélé, non seulement ces activités existent bel et bien, mais les firmes ont été forcées à y prendre part, provoquant une crise de confiance chez la clientèle.

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