Après avoir dévoilé son smartphone Passport à écran carré, BlackBerry vient de publier les résultats financiers de son dernier trimestre (clos le 30 août). Sans surprise, son chiffre d'affaires continue de régresser. Du côté de son résultat net, la société annonce des pertes après avoir pourtant réalisé des bénéfices trois mois auparavant.
BlackBerry souffre partout, sauf en Amérique du Nord
Les beaux jours de BlackBerry sont encore bien loin d'être de retour. La firme canadienne vient en effet d'annoncer un chiffre d'affaires de 916 millions de dollars, en baisse de 5 % en trois mois et de 42 % en un an. Dans les détails, on apprend que la société chute sur quasi tous les continents, avec 368 millions de dollars en Europe, Moyen-Orient et Afrique (-11 % en trois mois), 140 millions en Asie-Pacifique (-7 %) et 111 millions en Amérique latine (-11 %). Seule exception, l'Amérique du Nord, où la marque redresse légèrement la tête avec 297 millions générés (+7 %).
Cette baisse de chiffre d'affaires n'a pas eu d'incidence sur sa marge brute, qui garde un niveau stable avec 46,4 %. Ses dépenses se sont toutefois effondrées dans certains secteurs, comme la recherche et le développement (-22 % en trois mois) et surtout son budget marketing et administratif a été divisé par deux (-51 %). Cela n'a toutefois pas été suffisant pour finir le trimestre dans le vert. Résultat, la société annonce une perte d'exploitation de 198 millions de dollars et une perte nette de 218 millions.
La rentabilité pour 2015 ?
Ces résultats ne sont pas catastrophiques pour autant. Son précédent trimestre, légèrement positif avec un bénéfice de 23 millions de dollars, était en fait faussé par un réajustement de valeur d'obligations (en sa faveur) d'une valeur de 287 millions de dollars. Non seulement ce trimestre n'a pas profité d'un tel coup de pouce, mais le réajustement a en fait été négatif de 167 millions cette fois-ci. Une précision qui permet à John Chen, le PDG de BlackBerry, d'affirmer que son entreprise a réalisé un trimestre solide dans ses secteurs clés et que les jours plus positifs sont pour bientôt.
John Chen précise d'ailleurs que la restructuration de son entreprise est terminée et donc qu'il n'y aura plus de licenciements à l'avenir. « Nous nous concentrons désormais sur la croissance de notre chiffre d'affaires et sur des investissements judicieux afin de faire avancer notre position de leader dans la mobilité et la sécurité d'entreprise » a-t-il ainsi commenté, espérant atteindre la rentabilité dès l'an prochain.
L'importance des services et des logiciels
Le Canadien note de plus qu'il compte désormais 91 millions d'utilisateurs actifs de BlackBerry Messenger (BBM), soit six millions de plus en trois mois. Une croissance intéressante de son application de messagerie instantanée possible grâce à sa présence sur Android et iOS, sachant que la marque ne vend quasi plus de smartphones désormais (à peine 2,1 millions lors du dernier trimestre).
La disponibilité de BBM sur les Android et l'iPhone l'an passé a grandement participé à sa croissance
Si ce nombre de 91 millions reste bien loin des autres applications de messagerie telles que WhatsApp, Line, Viber et WeChat, il n'en reste pas moins que de se rapprocher des 100 millions est déjà une victoire pour BlackBerry, alors qu'il comptait deux fois moins d'utilisateurs il y a encore quelques trimestres.
Lors de ce trimestre, les logiciels et autres revenus ont d'ailleurs représenté 8 % de son chiffre d'affaires, contre 46 % pour le matériel et 46 % pour les services. Lors du trimestre précédent, ces taux étaient respectivement de 7, 39 et 54 %, mais la société n'avait écoulé que 1,6 million de smartphones, ce qui expliquait la plus faible part de la branche matérielle. Quoi qu'il en soit, les services et les logiciels sont désormais vitaux pour BlackBerry, et cette situation ne devrait pas changer à l'avenir.
Enfin, notez qu'en bourse, après une lourde chute hier, le titre de BlackBerry reprend des couleurs et augmente de 5,7 % au moment où nous rédigeons ces lignes. Sa valeur reste toutefois toujours aussi faible avec moins de 5,5 milliards de dollars aujourd'hui, contre plus de 100 milliards de dollars en 2007...
