Eric Schmidt (Google) plaide pour un marché européen unique et numérique

= lever les barrières
Droit 3 min
Eric Schmidt (Google) plaide pour un marché européen unique et numérique
Crédits : Joris Van Ostaeyen/iStock/Thinkstock

Dans un billet publié sur le site de la Commission européenne, Eric Schmidt, l'ex-numéro un de Google, a fait part de ses suggestions pour accentuer l’innovation et l’emploi en Europe. Dans le viseur : les réglementations locales qui segmentent cette Europe censée être unifiée.

Comment pousser l’Europe vers l’avenir et l’emploi ? À l’initiative de Neelie Kroes, vice-présidente de la commission, une page contributive (Digital Minds for a New Europe) a été ouverte sur le site de l’institution. Premier à se lancer dans l’exercice, le patron de Google considère tout de go que les succès passés en Europe ne permettront pas à celle-ci d’assurer son avenir si les règles ne changent pas. Pour lui, les nouvelles technologies exigent en effet prises de risques et mises en jeu de compétences à large échelle.

 

Un objectif auquel peut prétendre l’Europe. « Ses citoyens ont la formation, les compétences et l’ambition nécessaires pour créer de grandes entreprises technologiques qui stimuleront la croissance et l’emploi » assure-t-il. Cependant, pour cela, il recommande à l’Europe de faire naitre un véritable marché unique numérique. Sinon ? « L’inaction mettra l’Europe en danger » prévient Schmidt qui cite les décisions de justice qui ont pilonné le marché d’Uber notamment en Belgique.

Lever les barrières réglementaires

« Internet réduit les coûts, augmente l'accès aux marchés et rend le démarrage d'une entreprise plus facile que jamais ». Le patron de Google enfonce des portes ouvertes, mais il aimerait que cette évidence frappe les esprits européens. « Les entreprises qui adoptent le numérique, en moyenne, génèrent plus de 9 % de revenus grâce à leurs actifs, et leur rentabilité est plus forte de 26 % que celle de leurs pairs non numériques ». Avec une telle réforme, il table sur un PIB en hausse de 4 % d’ici 2020 et 250 milliards d’euros de croissance.

 

Pour obtenir ces chiffres à faire rougir Bercy, le numéro un de Google recommande de lever les barrières cloisonnant l’Europe des 28. « Si les obstacles réglementaires sont levés, les startups pourront accéder directement à un demi-milliard de consommateurs européen, un marché plus grand que celui des États-Unis, là où les entreprises ont la possibilité de murir avant leur expansion internationale. »

 

Les différences de réglementation ne sont cependant pas toujours une plaie pour les entreprises high-tech, en témoigne l’attrait pour le Luxembourg, les Pays-Bas ou l’Irlande. Dans sa valise à conseils, cependant, le boss de Google réclame aussi un accès facilité aux financements, avec notamment des mesures d’incitations fiscales. « L’Europe doit aussi accepter la perturbation » prévient-il en citant là encore le cas d’Uber qui s’est confronté à la situation des taxis. Pour faciliter le retour à l’emploi, Schmidt avance encore que « chaque emploi high-tech crée quatre autres emplois en Europe ».

 

Il prend également référence sur l’anglais Shazam, Criteo et BlaBlaCar en France, Spotify et Skype en Europe du Nord, ou Soundcloud en Allemagne. « La scène des startups européennes est dynamique et en pleine expansion (…) Imaginez si cette dynamique scène entrepreneuriale européenne pouvait bénéficier d'un marché unique numérique qui mettrait fin à la nécessité d'obtenir autant de licences nationales tout en réduisant le fardeau réglementaire. »

Au même moment, l'industrie culturelle protège ses exceptions

Ce billet a été publié au même moment où la coalition européenne pour la diversité culturelle (CEDC) a fait part de ses doléances. Dans cette coalition où siège une bonne partie de l’industrie du secteur, la voix se fait entendre pour que la Commission européenne prennent des engagements « fermes et ambitieux » autour de plusieurs principes. Parmi eux, la sauvegarde de l’exception culturelle dans le cadre des négociations commerciales engagées par l’Union, le souhait de « moderniser le financement de la création, la fiscalité culturelle et la réglementation audiovisuelle pour tenir compte du numérique et y intégrer les géants de l’Internet ». Et enfin « laisser les États développer librement leurs politiques de soutien à la diversité culturelle ».

 

La CEDC dénonce ainsi « les discours ambigus » du nouveau Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à l’égard du droit d’auteur. Elle se dit surprise « du ton véhément, voire violent » employé par celui-ci dans une lettre de mission adressée au Commissaire au numérique où il fait part de la nécessité de « briser les barrières nationales en matière de réglementation du droit d’auteur. »

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