Après avoir poussé au départ 556 salariés en 2012, Bouygues Telecom a annoncé vouloir réaliser une nouvelle cure d'amaigrissement en juin dernier. 1 516 postes étaient ainsi sur la sellette, soit tout de même près de 17 % de l'effectif total de l'opérateur. Finalement, une centaine d'entre eux resteront. 1 404 employés devront tout de même plier bagage.
« Pour eux, les emplois sont juste une variable d’ajustement »
Ses chances d'être rachetée étant désormais nulles, tout du moins à court terme, Bouygues Telecom doit donc continuer l'aventure seule. Face à l'agressivité de ses concurrents dans le mobile et suite à ses fortes réductions de prix dans le marché fixe, l'opérateur a estimé il y a trois mois qu'il n'avait plus le choix et qu'il fallait dégraisser.
« Au premier trimestre, Bouygues Telecom a ainsi connu une perte opérationnelle de 19 millions d'euros : l'entreprise doit donc se réformer pour changer de modèle, car il n'est pas possible de vivre durablement avec des résultats négatifs » commentait ainsi Olivier Roussat, PDG de la filiale du groupe Bouygues. 1 516 départs ont donc été annoncés au mois de juin, soit sur un effectif de 9 000 employés, un nombre assez colossal.
Si les départs resteront massifs, d'après nos confrères du Figaro dans son édition du samedi 20 septembre, « la sanction pourrait être moins lourde que prévu pour les salariés de Bouygues Telecom ». On parle ainsi de 1 404 employés qui devront quitter le navire, soit 112 de moins qu'initialement prévu. Une petite bonne nouvelle pour les salariés du groupe, même si les syndicats ont toujours un goût amer dans la bouche.
En juin dernier, la CGT indiquait ainsi que ce plan social devait permettre « à Martin Bouygues et aux actionnaires de continuer à s’enrichir tout en poursuivant le Monopoly des Télécoms avec les autres opérateurs. Les soi-disant ennemis ou concurrents d’hier se rencontrent, discutent, se partagent le marché et s’enrichissent. Pour eux, les emplois sont juste une variable d’ajustement pour ne pas perdre leur capital investit et leurs profits. »
52 postes en DSI, 20 en réseau
La CFDT, de son côté, précise qu'une consultation avec le comité d'entreprise et le comité central d'entreprise aura lieu les 24 et 25 septembre prochains, avec un dépôt du projet de plan de départs auprès de l'administration du travail le 26 septembre. Le plan débutera donc normalement au mois d'octobre, avec l'envoi des premières lettres aux employés souhaitant partir, les premiers départs ayant lieu en décembre. Si le nombre de « volontaires » n'est pas suffisant, des licenciements pourraient alors avoir lieu l'an prochain.
Toujours d'après la CFDT, parmi les 112 postes sauvés, une vingtaine concerne la branche réseau de Bouygues Telecom et près de la moitié (52 précisément) travaillent sous la direction des systèmes d'information. Le syndicat estimait néanmoins en juin que « la charge de travail après transformation dans certaines directions ne permet pas une baisse d'effectif ». Qui plus est, la CFDT ne cachait pas son inquiétude « pour la santé des salariés qui resteront et le bon fonctionnement de l'organisation cible. La réduction des effectifs n'a jamais été source de croissance. »