Maintenant qu’iOS 8 est là, certains constats se dégagent lentement. L’adoption du nouveau système mobile d’Apple est par exemple plus lente que pour iOS 7. Mais surtout, on peut désormais voir que les appareils plus anciens subissent une baisse sensible de réactivité après son installation.
Les mises à jour se font moins vite que pour iOS 6 et 7
Historiquement, la nouvelle version d’iOS la plus vite adoptée durant les premières heures était la 7. Un fort renouvellement graphique, de nombreuses nouvelles fonctionnalités (dont le centre d’actions) et donc un haut niveau de curiosité ont permis au système d’être installé sur environ 15 % des appareils compatibles au bout de seulement 18 heures. Sur le même temps, iOS 6 s’était étalé sur un peu plus de 8 %.
iOS 8 n’a pas le même démarrage. Selon des chiffres fournis par plusieurs plateformes d’analyse, il n’a touché qu’environ 6 % des appareils au bout des premières 18 heures. On trouve aisément plusieurs facteurs à ce rythme nettement moins vif. Comme nous l’indiquons dans notre dossier, iOS 8 capitalise sur les efforts entrepris dans la version précédente et n’apporte donc visuellement que peu de nouveautés. Les apports fonctionnels sont bien là, mais plus discrets, tandis que les changements les plus conséquents dans les habitudes n’arrivent qu’avec les applications tierces, qui profitent de nouvelles possibilités d’interactions.
Une question de méfiance ?
Mais un facteur en particulier peut expliquer ce chiffre : la méfiance. « Chat échaudé craint l’eau froide » comme dit le proverbe, et le passage de l’iPhone 4 à iOS 7 a envoyé un signal fort aux utilisateurs, leur intimant la prudence désormais. Les performances de l’ancien téléphone étaient si dégradées qu’on pouvait se demander si Apple ne l’avait pas fait exprès, ou à minima si l’iPhone 4 n’aurait pas dû être éjecté de la liste de compatibilité. La situation s’était ensuite nettement améliorée avec l’arrivée d’iOS 7.1, mais le mal était fait.
Dans le cas présent, même si les chiffres ne sont pas comparables, iOS 8 produit bien une baisse de réactivité sur les appareils plus anciens. C’est particulièrement le cas de l’iPad 2 qui, soit dit en passant, est à ce jour le produit Apple ayant profité du plus grand nombre de mises à jour du système. Jusqu’à celle de trop ?
Sur les appareils équipés de puce A5, tout est plus lent
Les résultats obtenus par Ars Technica sont sans équivoque : tout est plus lent et les applications mettent plus de temps à s’ouvrir. Safari passe ainsi de 1,07 à 1,81 seconde, Mail de 1,6 à 2,61 secondes, ou encore le Calendrier de 0,97 à 1,48 secondes. Nos confrères signalent d’autres problèmes qui rejoignent globalement d’un manque flagrant d’énergie. Par exemple, la rotation de l’écran est saccadée, et après ouverture d’une application, le clavier met du temps à se rendre compte que l’utilisateur a déjà commencé à écrire.
Et puisque l’iPad 2 est équipé d’une puce A5, le problème se retrouvera forcément sur les autres appareils qui l’intègrent : l’iPhone 4S, l’iPad mini et l’iPod Touch de cinquième génération. Pour le smartphone, les temps d’ouverture sont donc à la hausse, avec un Safari qui passe de 1,25 à 2,16 secondes par exemple.
En fait, plusieurs lecteurs nous ont déjà signalé cette baisse de réactivité affectant la génération A5 des équipements de la firme. Parfois, même des produits plus récents tels que l’iPad 3 semblent souffrir de la migration vers iOS 8 : temps d’ouvertures plus longs, rechargement beaucoup plus fréquent des onglets dans Safari, animations saccadées et ainsi de suite. Actuellement, il semble que seules les générations plus récentes soient épargnées, c’est-à-dire l’iPhone à partir du 5 et l’iPad à partir du 4.
La délicate balance entre les nouveautés et le besoin de réactivité
La question qui se pose donc pour beaucoup est de savoir s’il est pertinent de mettre à jour maintenant leur appareil vers iOS 8 au vu des nouveautés qu’il comporte. Si la situation actuelle leur convient, il n’y a en effet pas de quoi se presser, sauf si les nouvelles interactions permises pour les applications tierces les intéressent. Mais sinon, pourquoi ne pas attendre ? Car il est tout à fait possible que la situation s’améliore par la suite.
Il ne faut pas oublier qu’iOS 7, lorsqu’il est sorti, n’avait pas les performances qu’il a aujourd’hui. Apple n’avait visiblement pas terminé son travail d’optimisation et la mouture 7.1 avait largement amélioré les choses, surtout pour les possesseurs d’iPhone 4. Même les appareils plus récents avaient profité de quelques bonus, notamment des animations dont le temps avait été divisé par deux. De fait, il n’est pas impossible qu’Apple ait dans ses cartons une telle mise à jour pour iOS 8, ce qui lui éviterait de s’attirer les foudres de ceux qui accusent la firme de faire le jeu de l’obsolescence programmée.
Actuellement, les appareils plus anciens feraient donc peut-être mieux d’attendre ce qu’Apple fera dans les prochains mois. À moins évidemment que les nouveautés d’iOS 8 n’intéressent vraiment, auquel cas le prix à payer sera une réactivité moindre.