L'Américain Netflix, leader mondial des offres de vidéos à la demande illimitées (SVOD) en streaming, a envahi de nombreux pays en dehors des États-Unis ces dernières années. La quasi intégralité de l'Amérique peut ainsi accéder à ses services, tout comme une partie de l'Europe du Nord (Scandinavie, Royaume-Uni et Irlande). Les autres pays, dont la France, devront toutefois patienter vient d'annoncer Netflix.
Retrouver des couleurs avant d'envahir de nouveaux pays
Quand Netflix s'ouvrira-t-il à d'autres pays, et notamment la France ? Alors que les dirigeants de Canal+ annoncent l'arrivée de son concurrent américain en 2013, Netflix a néanmoins tempéré ces propos dans sa lettre adressée à ses actionnaires suite à la publication de son dernier bilan financier.
« Une fois que nous aurons considérablement réduit nos pertes à l'international, et que Netflix sera solidement rentable sur l'échelle mondiale, nous lancerons notre prochaine ronde d'expansion internationale. » Les propos de Netflix ne souffrent ici d'aucune ambiguïté : avant de se lancer dans de nouveaux marchés, Netflix souhaite tout d'abord réduire ses pertes, sachant qu'introduire un nouveau pays est particulièrement coûteux lors des premiers mois.
Un contenu encore trop anglophone ?
L'arrivée en France de Netflix n'est donc pas prête d'être effective, même si Netflix peut très bien améliorer son bilan à l'international en quelques trimestres. Notez toutefois une donnée importante : pour le moment, la très grande majorité des contenus proposés par la société américaine dans le monde entier est en anglais. Les films non anglophones sont rares. Quant aux sous-titres, ils sont eux aussi en majorité en anglais, quand ils sont disponibles (ce qui n'est pas toujours le cas), même si des efforts sont réalisés en espagnol et en portugais pour l'Amérique Latine.
Cela explique ainsi pourquoi Netflix connait un certain succès au Canada ou encore au Royaume-Uni et à un degré moindre en Scandinavie. Ces pays sont anglophones ou ont en tout cas l'habitude de l'anglais. Cela explique ainsi pourquoi le service a tant de mal en Amérique Latine, où il ne compte qu'1 milion d'abonnés, soit moins que Royaume-Uni et en Irlande, pourtant lancé bien plus tard.
Les sous-titres en français sont bien rares (au Québec).
Si son contenu anglophone peut attirer dans le monde entier, proposer au moins des sous-titres généralisés dans plusieurs langues sera indispensable s'il souhaite connaître un succès équivalent à celui des États-Unis. Une amélioration de son offre qui nécessitera de façon évidente un travail long et fastidieux. Et si Netflix compte envahir la France, proposer des sous-titres en français ne suffira pas forcément.
Quasi 30 millions d'abonnés dans le monde
Enfin, voici les derniers chiffres dévoilés par Netflix au 30 septembre 2012 concernant ses abonnés en streaming :
- Monde : 29,41 millions d'abonnés (+1,85 million en trois mois)
- USA : 25,10 millions (+1,16 million)
- dont abonnés profitant du premier mois gratuit : 1,3 million
- International : 4,31 millions (+0,69 million)
- dont abonnés profitant du premier mois gratuit : 0,62 million
Netflix cumule les pertes à l'international
Dans le streaming uniquement, Netflix réalise un bénéfice de 91 millions de dollars aux USA, un record, pour un chiffre d'affaires de 556 millions de dollars. À l'international, la chanson est différente, avec une perte de 92 millions de dollars, ceci pour un maigre chiffre d'affaires (record néanmoins) de 78 millions de dollars.
Au total, tous services confondus (streaming et DVD), Netflix a réalisé un chiffre d'affaires de 905 millions de dollars, pour un petit bénéfice net de 8 millions de dollars. Flirtant avec les pertes, la société américaine souhaite donc certainement augmenter ses marges avant de s'attaquer à de nouveaux marchés. Pourquoi pas fin 2013 ?
