John Romero, l'un des designers de Doom et Quake, mais aussi celui de Daikatana, s'est exprimé au sujet de l'état actuel des jeux de tir à la première personne. Selon lui, les studios ne sont pas assez créatifs dans ce domaine et il leur suggère de croiser les genres.
John Romero est un game designer plein de contradictions. D'un côté il fut capable d'accoucher de deux titres à l'aura planétaire : Doom et Quake. De l'autre, il est également l'auteur de ce qui est probablement le pire jeu de tir à la première personne jamais sorti : Daikatana. Quatorze ans après son lancement sur Nintendo 64, sa carrière est devenue plutôt calme et il n'a plus été crédité sur le moindre jeu majeur.
Malgré cela, John Romero profite toujours d'une aura importante dans le milieu, et n'a pas jeté l'éponge. Il a ainsi annoncé lors de la Gamescom qu'il travaillait sur un nouveau FPS, dont aucun détail n'est connu pour l'instant. À cette occasion, nos confrères de Develop en ont profité pour l'interroger sur ce qu'il pense des jeux de tir sortis dernièrement et lui demander si le manque de renouveau dans le domaine n'allait pas signer la fin de ce type de jeu.
« Il y a une quantité incroyable de nouvelles choses à faire dans ce genre. Le principe d'un shooter tourne autour d'armes, vues à la première personne, qui explosent des trucs. Mais que faites-vous vraiment ? À quoi ressemble le monde autour de vous ? Qui êtes-vous et de quoi vous préoccupez-vous ? Que faites-vous de différent dans ce monde ? », se demande le développeur, insistant sur le fait qu'au-delà des mécaniques de jeu, le scénario et l'environnement comptent tout autant.
John Romero pense aussi que les studios devraient penser à croiser les genres. « Prenez quelque chose comme World of Warcraft... que deviendrait-il s'il devenait un jeu de tir ? Vous avez un monde géant rempli de quêtes, des tonnes de gens contre qui combattre. Si World of Warcraft était un shooter, ce serait quelque chose de vraiment nouveau. Personne n'a vu quelque chose d'aussi grand et cool », s'exclame-t-il oubliant au passage l'existence de titres tels que Borderlands, Fallout New Vegas, ou même de Destiny, qui semble entrer au moins partiellement dans ce moule.
« Les FPS ont tellement d'endroits où aller, mais les gens se contentent de copier la même chose encore et encore parce qu'ils ont peur d'essayer quelque chose de nouveau. Nous n'avons fait qu'égratigner la surface » poursuit-il. Souhaitons-lui donc qu'il saura trouver un concept novateur en grattant encore un peu.
