Augmenter son montant ou étendre l’assiette de la redevance TV ? Interrogée sur France Inter, Fleur Pellerin laisse la porte entre-ouverte pour l’une et l’autre de ces pistes afin de combler les finances des chaînes et radio publiques. Mais la ministre de la Culture semble préférer une solution alternative : le retour de la pub après 20 h sur les chaînes publiques.
Le sujet de la redevance TV est un marronnier à l’approche des débats autour de la loi de finances. Sauf que le contexte a désormais changé puisque selon les prévisions de Bercy, la subvention que verse l’État à l’audiovisuel public va fortement diminuer dans les années à venir. De 208 millions d’euros dans le projet de loi de finances pour 2015, elle devrait dégringoler à 29 millions en 2017.
La piste étroite d'une redevance TV étendue ou augmentée
Problème : comment assurer le financement des radios et chaînes de TV publiques dans ce contexte ultra serré ? Pour l’heure, Radio France, comme France Télévisions ou Arte se mobilisent pour voir la redevance frapper les nouveaux écrans, les ordinateurs et les tablettes prioritairement. L’idée ? Dès lors qu’un foyer possède l’un de ces équipements, cela justifierait son assujettissement à la redevance TV. Du côté des ayants droit, on aimerait dans le même temps voir cette redevance grimper de 3 euros pour les trois prochaines années.
Interrogée ce matin sur France Inter sur les marges de manœuvre, la nouvelle ministre de la Culture laisse la porte ouverte au débat : « c’est une discussion que j’aurai avec le ministre du Budget. S’il faut trouver de l’argent en jouant sur le taux ou l’assiette de la redevance, ce sera forcément une de ces deux options, il n’y en a pas beaucoup d’autres » avance-t-elle prudemment.
Mais ce choix n’est pas forcément celui qu’entend mettre en mouvement l’actuelle majorité. « Compte tenu de la situation actuelle et des difficultés rencontrées par l’ensemble de nos concitoyens en terme de pouvoir d’achat, une hausse de la fiscalité n’a pas les faveurs du gouvernement. Il va falloir engager une réflexion, voir s’il y a d’autres pistes à explorer à côté de la redevance ». La Rue de Valois, qui connaît la sensibilité des contribuables sur cette taxe très visible, est donc en quête de la solution qui soit « la plus à même à préserver le pouvoir des concitoyens tout en garantissant évidemment le financement du service public. »
Rétablir la publicité après 20 h sur les chaînes publiques ?
Cette piste magique pourrait être la réouverture de la publicité après 20h sur France Télévisions, mesure également souhaitée par le numéro un de France Télévisions. Sur ce sujet, « je n’ai pas une religion de principe totalement arrêtée sur ce sujet » répond la ministre. En creux, cependant elle prend soin de noter l’exemple de la diffusion des matchs placardés de publicités. « La question peut se poser. Elle doit faire l’objet d’un débat. Ce n’est pas un totem ou un tabou absolu. Examinons les meilleures solutions pour assurer la pérennité du financement de l’audiovisuel public » réagit encore Fleur Pellerin qui glisse au passage que « le débat est ouvert, pas forcément pour le projet de loi de finances de cette année ».
L’année prochaine, une première coupe importante aura lieu puisque Bercy compte déjà diviser par deux la subvention (110 millions d’euros).