Plusieurs députés avaient sollicité l'attention de la ministre déléguée à l'économie numérique sur la possibilité d’installer un contrôle parental sur les smartphones. Le gouvernement vient d’y répondre, rappelant que des travaux sur le sujet sont en cours au sein du Conseil national de la Consommation.
« Comme un ordinateur, tout smartphone destiné à un adolescent devrait être muni d'un système de contrôle parental, expliquait par exemple le député Jacques Cresta fin 2013, regrettant des solutions peu nombreuses et rarement efficaces (voir également cette autre question ou celle-ci). « Les principaux opérateurs proposent, par exemple, une option gratuite de contrôle parental sur mobile, véritable filtre censé ne bloquer que les contenus susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes. Toutefois, constatait-il, le téléphone n'est plus protégé dès qu'ils se connectent en Wi-Fi ».
Ce sujet lui tient visiblement à cœur puisque ce même parlementaire, en mai 2013 dénonçait tout autant « l'absence de régulation dont souffre internet concernant les enfants », souhaitant des mesures « pour mieux assurer leur protection » et « sensibiliser les parents d'élèves aux dangers d'internet. »
Le ministère de l’économie, du redressement productif et du numérique a répondu voilà peu à la problématique du contrôle parental sur les téléphone mobile. Bercy admet lui aussi que « ce contrôle parental est inactif sur le réseau Wi-Fi », un problème « précisé sur les sites des opérateurs » (voir le cas de SFR, par exemple). L'explication de cette lacune est toute simple puisque le filtrage des contenus se fait au niveau des serveurs de l'opérateur mobile.
Cependant il existe différentes pistes pour y remédier, prévient le même ministère : « soit en agissant à partir de la box », soit plus radicalement, « en désactivant la fonction Wi-Fi du téléphone ». Mais il évoque d’autres solutions, « certains smartphones [pouvant] être paramétrés de façon à bloquer l'accès à certains services à partir d'un code secret détenu par les parents ». Autre voie, « des applications à télécharger, parfois payantes, permettent d'empêcher de se connecter à des sites indésirables », cependant, « leur pleine efficacité n'est pas établie. »
Des travaux sur le sujet au sein du Conseil national de la Consommation
Pour remédier à ces difficultés, ou tenter de les amenuiser, le ministre chargé de la consommation a initié en octobre 2012 des travaux au sein du Conseil national de la Consommation, lequel a constitué un groupe de travail. L’enjeu ? « Faire un diagnostic précis de l'ensemble des questions que peut soulever l'accès des jeunes consommateurs aux services des communications électroniques, et d'identifier les initiatives qui pourront être prises afin de leur apporter une réponse appropriée. »
La feuille de route actuellement suivie, disponible sur le site du CNC, évoque plusieurs sujets toujours à l’étude : « l’accès aux services dit premiums ou surtaxés (SMS+, Internet+, numéros de services à valeur ajouté) » mais aussi justement, « les dispositifs de blocage d’accès à certains contenus sensibles ». Rappelons que dans un texte en gestation au ministère de la Culture, il reviendrait au CSA la mission de définir les listes de sites utilisés par ces logiciels que doivent impérativement proposer les opérateurs et fournisseurs d'accès.