Le Parisien a réagi hier au buzz suscité par l’annonce de l’assignation de la blogueuse « The Parisienne » pour contrefaçon de marque (voir ci-dessous). « Notre démarche était amiable au départ, en septembre 2013. Il y a eu des échanges puis nous n'avons plus eu de nouvelles. Nos relances sont restées sans réponse. Nous avons alors envoyé une assignation en juin » a ainsi expliqué Jean Hornain, directeur général du groupe Le Parisien Libéré, au Monde. L’intéressé a ajouté : « On défend nos marques parce qu'on en vit ». L’homme s’est dit « touché » par cette affaire et l'émotion qu'elle suscite, et n'a pas exclu une éventuelle issue amiable pour ce contentieux. Nos confrères soulignent au passage que l’accusée s’est servi de son blog pour monter une agence de communication jouant sur le concept de « rencontres e-Parisiennes ».
La blogueuse « The Parisienne » vient d’être assignée en justice par les propriétaires du journal Le Parisien. Pourquoi ? L’utilisation de ce nom pour son site Internet constituerait une contrefaçon de leur marque déposée « La Parisienne », qui est également l’un des magazines proposés en complément au célèbre quotidien.
Comme de nombreux autres blogueurs, Nathalie se sert d’Internet pour faire partager ses différentes expériences vécues à Paris, que ce soit en matière de restaurants, de promenades ou de sorties en général. Son nom ? « The Parisienne », très logiquement, étant donné que son blog est axé sur la capitale et ses atouts.
Seulement voilà, l’internaute rapporte aujourd’hui que les propriétaires du journal Le Parisien viennent de l’assigner en contrefaçon - un délit puni pour rappel de trois ans de prison et de 300 000 euros d’amende. Manifestement, le nom « The Parisienne » ressemble d’un peu trop près à celui du magazine féminin proposé depuis quelques années en complément au célèbre quotidien, « La Parisienne ». En cherchant un peu du côté de l’INPI, on constate en effet que la société « Le Parisien Libéré », qui détient le fameux journal, est titulaire depuis 2013 de la marque « La Parisienne » (qui fut déposée en 2003, voir ici).
« The Parisienne » trop proche de la marque déposée « La Parisienne »
La blogueuse raconte avoir reçu « il y a quelques mois » un courrier de mise en demeure, à l’issue duquel elle s’est rapprochée du Parisien afin d’essayer de trouver une solution. « J’ai tenté une prise de contact, imaginé que le bon sens l’emporterait. Que neni. Ma proposition a été balayée d’un revers de main, et on m’a sommée de prendre un avocat » explique-t-elle dans un billet. Avec un sentiment dominant : l’incompréhension. « Comment un journal pourrait-il penser une seconde que le blog individuel d’une parisienne amoureuse de sa ville pourrait être une tentative de copie d’un quotidien parisien, et de son armée de journalistes ?! » fait-elle valoir.
Mais les mois ont passé et Nathalie soutient qu’au travers de cette assignation en bonne et due forme, les propriétaires du Parisien clament désormais devant la justice que « la création par Madame Nathalie Z. de "theparisienne.fr" et son usage pour notamment le titre d’une publication diffusée sur le Web, consacre la contrefaçon de la marque antérieure LA PARISIENNE ». Les responsables du journal estiment, selon les éléments rapportés par la blogueuse, que cette dernière utilise illégalement un signe distinctif de leur marque déposée, à savoir « Parisienne », au travers du titre de son blog et de l'URL du site correspondant.
Le Parisien réclamerait 20 000 euros de dommages et intérêts à la blogueuse
Résultat ? Ils demandent à la justice « de faire interdiction à Madame Z. [la blogueuse The Parisienne, ndlr], directement ou indirectement, du signe « The parisienne », pour désigner le titre d’une publication sur tout support, seuls ou en association avec tout autre terme, signe, groupe de mots ou extension ». L’intéressée pourrait ainsi être contrainte d’abandonner l’URL de son blog « www.theparisienne.fr », pour en transférer la pleine propriété au Parisien Libéré. La blogueuse ajoute que les plaignants exigent une somme de 20 000 euros au titre des dommages et intérêts.
Sollicité par Next INpact, Le Parisien n’était pas joignable dans l’immédiat. Le buzz suscité par cette affaire a toutefois conduit le journal à être vivement interpellé hier sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, le quotidien a ainsi répondu qu’il prendrait contact dès aujourd’hui avec The Parisienne.
@RoblesNatalia On attend d'avoir + d'infos sur cette histoire, pas de conclusion trop hâtive ;) Nous contacterons @zeparisienne dès demain
— Le Parisien (@le_Parisien) 25 Août 2014