À l’image de plus en plus d’administrations, la Hadopi va claquer la porte à la suite bureautique de Microsoft, Office, au profit des logiciels libres (et gratuits) de la solution LibreOffice. Cette migration devrait s’effectuer progressivement au cours des prochains mois. Un plan d’accompagnement du personnel a en ce sens été élaboré par l'institution.
Adieu Excel, Word et PowerPoint. D’ici six à huit mois, les logiciels phares de la célèbre suite bureautique de Microsoft auront disparu de la soixantaine d’ordinateurs utilisés Rue du Texel par les agents de la Haute autorité. Cette dernière a en effet décidé d’engager une migration vers LibreOffice, la solution figurant au sein du « socle interministériel de logiciels libres » recommandés par la Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication (DISIC).
Le traitement de texte Writer, le tableur Calc et le module de présentation Impress devraient donc bientôt être installés en lieu et place d’Office, même si cette opération technique se révélera probablement la partie la plus facile de cette migration. « Il y a une appréhension de la part des agents » explique ainsi Éric Walter, le secrétaire général de la Hadopi, contacté par Next INpact. L’institution a par conséquent prévu un plan de formation à destination de son personnel. C'est en ce sens une migration « par étapes » qui va avoir lieu à l’horizon du printemps 2015.
La Hadopi se veut exemplaire
Pourquoi avoir préféré la suite libre (et gratuite) LibreOffice à la solution propriétaire de Microsoft ? « Les institutions doivent montrer l'exemple en matière de logiciels libres » répond tout d’abord Éric Walter, avant d’évoquer les raisons budgétaires d’un tel choix. « On a pris la décision lorsque s'est posée la question de racheter un certain nombre de licences », poursuit l’intéressé. En l’occurrence, un devis de plusieurs milliers d’euros, correspondant à l'achat d'une dizaine de licences Office était arrivé Rue du Texel.
« On a souhaité franchir le pas pour installer la pratique du logiciel libre dans un usage quotidien » ajoute enfin le secrétaire général de la Hadopi, insistant sur les formations de plusieurs milliers d'euros qui seront proposées aux agents ayant le plus besoin d’accompagnement.
Le 8/09 Hadopi engage la migration de ses suites bureautiques vers @libreoffice
— SG_Hadopi (@SG_Hadopi) 25 Août 2014
Y a-t-il d'autres logiciels libres qui sont d'ores et déjà installés sur les ordinateurs de la Rue du Texel ? Éric Walter nous cite en particulier l’exemple de VLC. On se souviendra pour notre part qu’en 2012, la Haute autorité avait lancé un appel d’offres pour un marché à bons de commande, afin d’acquérir, outre des licences Microsoft Office, des logiciels propriétaires de chez Adobe (Photoshop CS 5.5 ou 6, Indesign, Illustrator...) ou de chez Symantec et Kaspersky en ce qui concerne la sécurité.
Autre chose. Cette migration ne se révèlerait-elle pas être une énième opération de charme, à l’image du projet de « rémunération proportionnelle du partage » mis sur les rails par l'institution l’année dernière ? « Non, pas du tout. Presque un an d'accompagnement en ressources humaines pour une tentative de diversion, ce serait cher payé ! » évacue Éric Walter lorsqu'on l'interroge à ce sujet.
En tout cas, que Christine Albanel se rassure, le pare-feu OpenOffice, d'où est dérivé LibreOffice, existe bien.