Si les smartphones de grand format, parfois appelés phablettes, peuvent sembler assez grossiers pour téléphoner, alors que dire des tablettes tactiles ? Une récente étude de l'institut IDC indique toutefois qu'en Asie, les tablettes intégrant la possibilité d'appeler (et non uniquement de surfer) représentent déjà 25 % des ventes.
Appeler avec sa tablette, pourquoi pas ?
D'ordinaire, l'action de téléphoner se fait avec... un téléphone. Si cela peut paraître basique, l'augmentation constante de la taille des smartphones a poussé les constructeurs et les opérateurs à intégrer la possibilité d'appeler avec les tablettes de 7 ou 10 pouces. Et surprise, ces produits rencontrent un succès non négligeable en Asie-Pacifique (hors Japon), avec désormais un quart du marché sur ces territoires lors du deuxième trimestre 2014.
D'après IDC, ce sont tout de même 3,5 millions d'appareils de ce type qui ont été livrés entre avril et juin derniers (un record), sur un total de 13,8 millions de tablettes écoulées. Cela représente tout de même une croissance de 60 % en un an pour les produits armés d'une puce d'appel vocal. À titre de comparaison, elles n'avaient même pas atteint les 2 millions d'unités au dernier trimestre 2013, soit à peine 12 % du marché à l'époque.
Bien entendu, l'utilisation d'une tablette tactile pour appeler n'est pas la même que pour un téléphone classique. On passera plutôt par des oreillettes ou un casque sans fil. Le fait aussi qu'une telle option soit disponible depuis plusieurs années maintenant, notamment sur les tablettes Android (dont le succès va grandissant), explique aussi ce nouveau phénomène en Asie, qui a donc eu le temps de s'installer.
Qui plus est, pour des questions de budget, certains pourraient être tentés de se procurer uniquement une tablette plutôt qu'un smartphone parfois aussi onéreux, si ce n'est plus. Il faut dire que les différences techniques entre les deux produits sont très minces aujourd'hui. De plus, l'écart entre un smartphone de plus de 5 pouces et une tablette de 7 pouces n'a rien d'insurmontable.
« Avoir un appareil mobile unique pour tous leurs besoins »
IDC précise que si les tablettes capables de téléphoner ont capté 25 % du marché Asie-Pacifique (hors Japon), elles se sont même approchées des 50 % des livraisons dans certains territoires, comme l'Inde ou encore l'Indonésie. Preuve qu'il ne s'agit pas d'un petit phénomène dans ces contrées. L'institut estime d'ailleurs que « ce changement met en évidence l'intérêt soutenu des consommateurs, au moins dans les marchés émergents, d'avoir un appareil mobile unique pour tous leurs besoins - qu'il s'agisse de regarder des films et des feuilletons, de prendre des photos, envoyer des SMS ou des appels, même si l'appareil dispose d'un énorme écran de 7" ».
La disponibilité depuis quelque temps de tablettes à prix cassés, provenant de constructeurs locaux (Chinois, Indiens, etc.), joue aussi en faveur de ces produits. Et dès lors que la demande existe, il n'y a pas de raison que cette tendance s'arrête nette. Reste à savoir si les pays développés suivront cette nouvelle mode. Les besoins et moyens étant différents, il n'y a pas de certitude
