En juillet dernier, la ministre de la Culture annonçait son souhait de voir modifier la chronologie des médias. Ces fenêtres temporelles qui rythment la disponibilité des films sur les différents canaux (sortie en salle, DVD, TV payante, etc.).
Dans une interview au Figaro, la ministre de la Culture esquissait les détails de ses vœux : «avancer de deux mois la disponibilité des films à la télévision, et, pour la vidéo à la demande par abonnement, de ramener le délai après la sortie en salle à vingt-quatre mois, contre trente-six actuellement ». Mais la ministre ne voulait pas alors ouvrir les vannes totalement, souhaitant réserver cette primeur aux seuls « services qui participent au financement et à l'exposition des œuvres françaises et européennes ».
Sous-entendu, pas à Netflix, qui s’installe en Europe en dehors de nos frontières pour inonder prochainement nos écrans. La ministre proposait également de resserrer la fenêtre d'exclusivité des chaînes de télévision tout en libérant la diffusion des courts-métrages.
La logique de la carotte se confirme
Puisque la chronologie des médias relève d’un accord professionnel, c’est le CNC qui est désormais chargé de mettre en mouvement ces modifications. Selon les Échos, le Centre national du cinéma et de l’image animé a déjà transmis en juillet dernier ses propositions à la filière. « Globalement, écrivent nos confrères, le CNC propose d’abaisser de deux mois les fenêtres des chaînes de télévision : celle de Canal+ passerait ainsi de dix à huit mois et celle des chaînes gratuites de vingt-deux à vingt mois ». Des exceptions seraient prévues pour les films au succès mitigé. Ceux réalisant moins de 20 000 entrées sur les quatre premières semaines d’exploitation, poursuivent les Échos, pourraient ainsi sortir en VOD au bout de trois mois.
Un délai suffisant pour susciter le clic sur des plateformes légales ? Le CNC retient en tout cas la proposition de la ministre, à savoir une vidéo à la demande par abonnement ramenée à 24 mois pour les seuls acteurs se montrant généreux avec l’exception culturelle.
Du côté des FAI rappelons qu’Orange a déjà exprimé son souhait de ne pas être le cheval de Troie de Netflix en France. L’opérateur planche actuellement sur une offre alternative de vidéo à la demande par abonnement, avançait en juillet dernier Stéphane Richard. En attendant, Netflix se dévoilera à la presse le 15 septembre prochain lors d’une conférence à Paris. De sa fenêtre, l’éditeur américain doit déjà sûrement trembler.