La semaine dernière, lors de la présentation de son rapport annuel, la Hadopi a tenu a fait un point sur son label PUR délivré aujourd’hui à une soixantaine de plateformes.
Les ambitions de la Hadopi sont simples : « Nous avons bon espoir de parvenir à 70 plateformes en fin d’année », a indiqué Marie Françoise Marais qui pense atteindre « une centaine à la fin de l’année prochaine, ce qui au regard des 150 ou 200 plateformes existantes est un nombre relativement satisfaisant. » Dans le récent rapport sur les autorités administratives indépendantes, la Hadopi vise même 135 plateformes labellisées dès 2015 avec 3,5 « équivalents temps plein travaillés » (ETPT) mobilisés.
Problème, comment lustrer le vernis de ce petit logo ? Marie Françoise Marais (MFM), en bonne VRP, a proposé plusieurs pistes : elle rêve par exemple de « faciliter le parcours utilisateur par la mise en place d’un dispositif SSO (Single Sign On) qui permet au client de s’inscrire une fois pour tout et de passer d’un site à l’autre ». L’abonné FNAC serait ainsi automatiquement enregistré sur iTunes ou sur Amazon au fil de ses clics... MFM veut aussi que la procédure d’octroi des labels soit allégée, ce qui facilitera déjà la vie de l’agent chargé de vanter les mérites de l'éPURation. En quête de « synergies », la Présidente évoque tout autant l’arrivée d’un blog sur Pur.fr. Ce blog « donnera la parole à la communauté offres légales ».
20 % d'audience en plus grâce au label PUR
Pour ceux qui n'auraient pas encore compris le charme du dispositif, Marais a surtout affirmé lors de la conférnce que « ce label a permis à certaines plateformes, une quinzaine (...), d’augmenter leur audience de 20 % ». + 20 % avec un simple autocollant bleu « PUR » ? Dans ce temple de l’open data qu’est l’Hadopi, la liste de ces sites n’a pas été donnée.
Pour inciter plus encore les éditeurs à plonger leurs serveurs au 4, rue de Texel, Marais a une autre idée : celle de la main tendue. « On peut aussi penser à faire bénéficier ces mêmes plateformes des compétences techniques de la Hadopi lorsqu’elles rencontrent des difficultés pour faire adapter leur référencement lors des changements d’algorithme des moteurs de recherches. » (1:48' sur le fichier ci-dessous)
Surréférencement de l'offre légale labellisée
Une Hadopi qui propose ses compétences techniques en S.E.O. (optimisation sur les moteurs de recherches) à qui en veut ? En fait, dans sa lancée, MFM a surtout oublié de préciser un détail. La Hadopi travaille sur le surréférencement de l’offre légale dans les moteurs. Ce chantier a été ouvert en complicité avec le ministère de la Culture, via le CSPLA où on trouve une très large majorité d’ayants droit. L’une des pistes d’exploration va jusqu'à se demander si on peut « imaginer des mécanismes de labellisation (référencement oui ou non / référencement prioritaire du répertoire licite ?) ».
Plongeons nous dans le futur : les esprits inventifs pourraient anticiper la prise en compte des 135 sites PUR par les moteurs afin de mettre en avant ces plateformes plutôt que les autres.Fantasme ? C'était pourtant l'objet d'un amendement signé Franck Riester, rapporteur du projet de loi Hadopi et désormais fidèle membre du collège.
Sous référencement de l'offre illégale dénoncée
Ce volet tombe en tout cas au mieux. Une autre mission de la Hadopi, sollicitée par Frédéric Mitterrand et Nicolas Sarkozy, vise à trouver un arsenal contre le téléchargement direct et le streaming. Et en réponse à l'une de nos questions lors de la conférence de presse, la Haute Autorité nous a avoué qu’elle étudiait aussi la piste du déréférencement.Une merveille d'horlogerie puisque c'est justement ce que réclame le SNEP ou encore conçoit l'ALPA avec TMG.
