Si Edward Snowden a récemment obtenu un titre de séjour de trois ans en Russie, Julian Assange reste de son côté coincé derrière les murs de l’ambassade d’Équateur à Londres. Le fondateur de WikiLeaks, qui semble relativement affaibli, a cependant annoncé aujourd’hui qu’il avait l’intention de quitter « bientôt » sa prison dorée.
Le 16 août 2012, soit il y a presque deux ans jour pour jour, l’Équateur offrait l’asile politique à Julian Assange, lequel était déjà retranché derrière les murs de son ambassade londonienne depuis près d’un mois et demi. Mais depuis cet épisode, les choses n’ont guère évolué. Le fondateur de WikiLeaks n’a en effet toujours pas mis un pied dehors, par peur d'être interpellé par les autorités britanniques, qui font le pied de grue devant l’ambassade équatorienne, puis extradé vers la Suède. À terme, Assange craint d’être remis aux autorités américaines, qui l’attendent de pied ferme suite aux premières fuites de câbles diplomatiques, en 2010.
Mais ce matin, à l’occasion d’une conférence de presse, l’Australien a annoncé qu’il comptait sortir prochainement de l’ambassade équatorienne. « Je peux confirmer que je vais quitter l’ambassade. Bientôt » a-t-il déclaré, avant de lancer un sourire légèrement crispé en direction de ses interlocuteurs. Julian Assange n’a cependant pas évoqué de date plus précise.
Mais pourquoi une telle sortie, qui donne l’impression que le fondateur de WikiLeaks va finalement, de fait, se rendre aux autorités ? Ce week-end, certains médias britanniques affirmaient que Julian Assange aurait besoin d’être hospitalisé du fait de graves problèmes de santé, liés notamment à son confinement. L’intéressé a néanmoins assuré que sa future sortie ne serait pas liée à ces allégations du groupe Murdoch, sans s’en expliquer davantage.
Les échanges diplomatiques toujours dans l'impasse
Aux côtés de Julian Assange, siégeait Ricardo Patino, le ministre des Affaires étrangères équatorien. Sans grande surprise, le diplomate a une nouvelle fois plaidé en faveur de l’Australien. « Il est temps de libérer Julian Assange. Il est enfin temps que les droits de l’homme soient respectés » a-t-il notamment déclaré.
Hier, le représentant de l’Équateur avait signé une tribune, dans laquelle il apportait son soutien aux lanceurs d’alertes ayant « sacrifié leurs libertés pour nous informer des dangers de la surveillance de masse ». Ricardo Patino renouvelait également son espoir d'arriver à une solution diplomatique pour que Julian Assange puisse se rendre en Équateur. Il regrettait que les autorités suédoises refusent d'écouter Julian Assange au travers d'une vidéo-conférence, alors qu'un mandat d'arrêt court toujours contre l'Australien, qui doit être entendu dans le cadre d'une affaire de moeurs.
Rappelons enfin que le soldat Manning, qui avait remis près de 700 000 documents à WikiLeaks, a été condamné l’année dernière à 35 ans de prison.