Au Royaume-Uni, l’arrivée sur Twitter des GIF et des vidéos Vine donne des sueurs froides aux responsables de la Premiere League. Tandis que la nouvelle saison du célèbre championnat de football vient tout juste de débuter, ses organisateurs viennent d’annoncer qu’ils cherchaient à automatiser la purge de ces extraits permettant de voir gratuitement les buts.
Alors que Sky Sports et BT Sport ont récemment déboursé plus de 3,7 milliards d’euros pour retransmettre les matchs des trois prochaines saisons de la « Premiere League », l’équivalent britannique de notre Ligue 1 de football, les organisateurs de ces rencontres s’inquiètent de la montée en puissance d’une nouvelle forme de concurrence en provenance des réseaux sociaux. En effet, il est aujourd’hui possible de partager en quelques clics des images animées ou des vidéos très courtes, mais d’une durée suffisante pour montrer de belles actions ou des buts. Bien souvent, l’internaute a tout simplement filmé sa télévision avec son téléphone portable.
Le problème est que l’accès à ces extraits vidéo (de type Vine ou au format GIF) est facilité pour des millions d’internautes, grâce à la puissance de réseaux tels que Twitter. Et ce au grand dam des ayants droit, qui estiment voir ainsi filer des revenus publicitaires et/ou des abonnements à leurs chaînes ou à leurs sites d’information en ligne...
But exceptionnel de Beth Mead, joueuse de l'équipe d'Angleterre U20, lors de la Coupe du Monde féminine ! https://t.co/z4tZZ9FZi0
— Daily Football Club (@DailyFootClub) 9 Août 2014
Partager des vidéos de foot sur Vine, « c'est illégal »
Mais face à ce phénomène, qui a tout particulièrement été observé durant la dernière Coupe du monde, les organisateurs du fameux championnat ont décidé de jouer la carte de la dissuasion. « Je sais que nous allons passer pour des rabat-joies, mais nous devons protéger notre propriété intellectuelle » a ainsi averti Dan Johnson, le porte-parole de la Premiere League, à la veille du premier match de la saison. « On peut comprendre que lorsque les fans voient quelque chose, ils veulent le capturer, le partager. Mais au final, c’est illégal. Il s’agit d’une violation de copyright, et nous incitons les supporters à ne pas le faire » a-t-il expliqué.
Dans une interview diffusée vendredi par la BBC, l’homme a surtout annoncé que la purge de ce type de contenus allait s’accélérer : « Nous sommes en train de développer des technologies telles que des GIF crawlers [des robots d’exploration des images animées au format GIF, ndlr], des Vine crawler, et nous travaillons avec Twitter afin de limiter ce type d’activités ».
Si Dan Johnson se montre en réalité plutôt vague, on comprend que les demandes de retrait auprès de Twitter pourraient s’automatiser davantage, afin que les extraits vidéo litigieux soient plus rapidement repérés puis supprimés du site de micro-blogging. Pour rappel, les conditions d’utilisation du réseau social imposent aux internautes de respecter les droits de propriété intellectuelle d'autrui. À défaut, et sur signalement de l’ayant droit qui s’estime victime, Twitter peut retirer un contenu, voire supprimer un compte si celui-ci a fait l’objet de signalements répétés.
En France, le CSA a pour rôle depuis 2012 de fixer les règles relatives à la diffusion des « brefs extraits » de compétitions sportives, y compris sur Internet. Une compétence qui s’étend d’ailleurs bien au-delà des matchs, puisqu’elle concerne tous les extraits présentant un « grand intérêt pour le public », tel la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques.