Le fameux plan de départ de Bouygues Télécom, le tout premier de l'histoire d'un opérateur mobile français, va débuter dans les prochains jours. Ce plan, qui devait initialement concerner 556 employés, n'en touchera finalement que 450 environ, du fait de transferts ou de départs déjà réalisés. Mais les salariés ne sont pas à l'abri d'un second plan de départ.
Deux mois de salaire par année d'ancienneté
Les quasi 10 000 employés de Bouygues Télécom sont désormais prévenus et connaissent enfin les modalités exactes du plan de départ concocté par leur direction et accepté par leurs syndicats. Si un employé souhaite partir, il touchera deux mois de salaire par année d'ancienneté, révèle l'AFP.
En somme, un employé présent chez Bouygues Télécom depuis 2006, soit depuis six ans, empochera l'équivalent d'une année de salaire. Une carotte qui devrait attirer de nombreux employés selon les syndicats, mais qui aura un certain coût pour l'opérateur dans un premier temps.
Une prime de 4 000 euros pour une mutation
Selon Le Figaro, ces deux mois de salaire par année d'ancienneté ne prendront effet qu'à partir de cinq ans de présence dans l'entreprise. Qui plus est, une prime de 4 000 euros a été mise en place, non pas pour quitter l'entreprise, mais pour être muté dans une autre filiale, ceci pour le même poste.
Le quotidien précise d'ailleurs que ce ne sont pas 556 postes qui sont poussés au départ, mais plus que 450 environ. En effet, certains employés ont déjà quitté le navire, quand d'autres ont été mutés dans les filiales du groupe. Et la prime de 4 000 euros devrait pousser bien d'autres employés à quitter Bouygues Télécom.
Selon l'AFP et Le Figaro, le plan de départ devrait débuter sous peu. Un courrier sera transmis aux employés dès cette semaine, et les candidatures aux départs pourront être déposées dès le début du mois prochain. Le plan se terminera le 31 janvier 2013.
Free Mobile, un prétexte pour les syndicats
Rappelons que l'été dernier, Bouygues Télécom officialisait ce plan de départ visant à économiser 300 millions d'euros en supprimant 556 postes. Les employés des centres d’appels, des boutiques et de B&You étaient exclus de ce plan de réduction de postes.
Début septembre, la CGT-FAPT se plaignait que « le partage des marchés de la téléphonie avec l’arrivée de la 4ème licence donnée à Free ne peut pas être un prétexte à faire des salariés du secteur des télécoms la variable d’ajustement pour préserver les profits ».
Un second plan de départs possible ?
Rajoutons qu'un rapport d'expert commandé par Bouygues a justifié ces départs. Surtout, ce rapport a estimé « qu'il faut s'attendre à un deuxième plan dans un avenir prochain », au regard de la tendance actuelle et de la concurrence. Il faut dire que Bouygues ne s'est attaqué qu'à 5 % de son effectif, alors que SFR, lui, pourrait bien viser 10 % de son effectif, voire 15 % ou 20 %... Nous devrions en avoir le cœur net d'ici peu.