Alors qu'AMD a souffert lors du deuxième trimestre, menant à sa chute en bourse, son concurrent NVIDIA a dévoilé hier soir ses propres résultats. Et ils sont bien meilleurs. Son chiffre d'affaires tout comme son bénéfice net sont ainsi en hausse, portés notamment par ses puces Tesla, ses accélérateurs de calcul dédiés aux centres de données.
Un chiffre d'affaires parfaitement égal d'un trimestre sur l'autre
Tandis que son concurrent AMD a des hauts et des bas ces derniers trimestres, le caméléon poursuit tranquillement sa route. Son deuxième trimestre fiscal, clos le 27 juillet dernier, est ainsi dans la continuité des précédents. Son chiffre d'affaires a par exemple atteint 1,103 milliard de dollars, en progression de 13 % sur un an et d'une stabilité parfaite (+0 %) en trois mois. Ses marges brutes sont de surcroît en hausse, avec un taux record de 56,1 %, soit 0,3 point de plus en un an et 1,3 point en trois mois. Son bénéfice net a pour sa part atteint 128 millions de dollars sur la période, soit une augmentation de 33 % en un an. Du fait de dépenses supérieures (non précisées), il est par contre en recul de 8 % sur trois mois.
Le bilan de NVIDIA est donc globalement bon, ceci grâce à plusieurs de ses branches. Ses puces GeForce dédiées aux jeux, que ce soit pour les ordinateurs de bureau ou les PC portables, ont ainsi généré un chiffre d'affaires 10 % supérieur. Ses processeurs Tegra, dédiés au marché mobile, se portent aussi à merveille avec une croissance des ventes de 200 % en un an. NVIDIA précise en outre que les puces Tegra pour le marché automobile ont crû de 74 %.
Les produits pour le monde professionnel et tout ce qui touche aux centres de données et au cloud, sont aussi en grande forme, que ce soit les Tesla ou les GRID. Les Quadro ont aussi vu leurs revenus croître, notamment du côté des stations de travail mobiles.
Le directeur financier de la marque américaine précise que la stabilité de son chiffre d'affaires entre les deux premiers trimestres de l'année s'explique par une baisse de 2 % de sa branche GPU, la faute au marché grand public. La progression de ses produits haut de gamme, que ce soit pour les joueurs, les entreprises et les automobiles, a toutefois compensé ce recul.
La nouvelle SHIELD pour créer un cercle vertueux sur TegraZone
Concernant sa dernière tablette-console portable SHIELD, NVIDIA est peu bavard à son sujet. Jen-Hsun Huang, le fondateur et PDG de la marque, se contente de déclarer qu'elle suscite un engouement considérable. Dans sa lettre dédiée aux actionnaires, la firme précise tout de même que la tablette a pour objectif « d'attirer les joueurs modernes qui veulent jouer sur des plateformes ouvertes. Nous pensons que la SHIELD améliore également la position stratégique de Tegra, par exemple, en attirant plus de jeux sur TegraZone, qui à son tour rendra tous les appareils Tegra plus agréables. » En somme, NVIDIA espère créer un cercle vertueux avec sa dernière console. Rappelons tout de même que le produit a été dévoilé officiellement il n'y a que deux semaines, qu'il sera disponible dans quelques jours et que son tarif est d'environ 300 euros (notre article).
Du côté des prévisions pour le trimestre suivant (entre fin juillet et fin octobre), l'entreprise californienne se veut optimiste avec un chiffre d'affaires oscillant entre 1,176 milliard et 1,224 milliard de dollars, pour une marge brute au-delà des 55 % et des dépenses à peine supérieures aux trimestres précédents. Les bénéfices devraient donc de nouveau être au rendez-vous, ce qui est de toute façon une habitude pour NVIDIA, si l'on met de côté son année 2008 très difficile, où elle avait accumulé les pertes. C'était alors une première depuis 2002. Depuis, la firme a toujours été dans le vert, y compris durant la crise des PC.
Notez qu'en bourse, ces résultats ont été très bien accueillis. L'action de NVIDIA est pour l'instant en hausse de près de 6 % au moment où nous rédigeons ces lignes, valorisant la société à plus de 10 milliards de dollars. À titre de comparaison, AMD vaut à peine plus de 3 milliards de dollars.
