La pépite française Criteo, spécialisée dans la publicité ciblée, a elle aussi profité de cette semaine pour dévoiler les résultats de son deuxième trimestre 2014. La croissance est de nouveau au rendez-vous, permettant ainsi de dégager un bénéfice net, alors que des pertes avaient été annoncées un an plus tôt.
De la croissance, des bénéfices et de nouveaux clients prestigieux
Encore peu visible médiatiquement, Criteo continue de monter en puissance et deviendra très bientôt l'une des plus importantes sociétés françaises du web à ce rythme. Il faut dire qu'avec un chiffre d'affaires trimestriel de 165,3 millions d'euros, la start-up parisienne affiche une croissance annuelle de 66,3 %. Si l'on exclut les revenus reversés à ses partenaires, le chiffre d'affaires atteint 67 millions d'euros, en hausse de 67,4 %. La bonne nouvelle est surtout que la compagnie n'est plus dans le rouge et réalise un bénéfice net de 8 millions d'euros, contre une perte nette de 5,6 millions d'euros en 2013.
Ces bons résultats, historiques pour Criteo, sont notamment liés selon la société à la mise en place d'un nouveau système plus performant auprès de 60 % de ses clients, générant plus de clics qu'auparavant. Qui plus est, la start-up a rajouté quelques clients de poids, dont Samsung, Voyages-SNCF, PayPal et ING en Europe, ou encore Music.jp au Japon.
Dans les détails, la région EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) est toujours la plus importante pour Criteo, avec un chiffre d'affaires (hors coût d'acquisition de trafic) de 35,1 millions d'euros, soit un peu plus de la moitié de ses résultats. Le continent américain suit avec 28 % de ses résultats. Enfin, l'Asie-Pacifique comble le reste, soit environ 20 % du chiffre d'affaires. Ce dernier affiche néanmoins la plus forte croissance (+87,6 %), devant l'Amérique (+67,2 %) et l'EMEA (+61 %).
Des prévisions optimistes
Criteo s'attend à de nouveaux résultats record lors du troisième trimestre 2014 et espère réaliser un chiffre d'affaires annuel entre 280 et 284 millions d'euros hors coût d'acquisition, ce qui devrait revenir à un chiffre d'affaires total d'environ 700 millions d'euros, soit un peu moins d'un milliard de dollars. Rappelons que d'après les statistiques de Criteo, grâce à ses milliers de partenaires à travers le globe, il touche près de 924 millions d'internautes par mois. Plus de 590 milliards de publicités sont ainsi passées entre ses mains l'an passé.
En bourse, la nouvelle a été très bien accueillie hier, avec un bond de plus de 11 % lors de l'ouverture à New York au NASDAQ. L'emballement s'est toutefois atténué par la suite, l'action terminant la journée en hausse de 6 %. Et aujourd'hui, à l'heure où nous rédigeons ces lignes, son action affiche une baisse de plus de 3 %. Son niveau reste supérieur à celui d'avant-hier, néanmoins, la hausse est par conséquent minime désormais. La valorisation de Criteo est ainsi inférieure à 1,8 milliard de dollars pour le moment, contre près du double en mars dernier lors de son plus haut historique.
Notons que Greg Coleman, recruté en tant que président il y a trois ans, vient de quitter Criteo pour rejoindre BuzzFeed, là encore pour prendre le poste de président, laissé vacant il y a quelques mois. L'homme aime toutefois les défis, puisqu'avant de rejoindre Criteo, il avait officié au sein de Yahoo ou encore du Huffington Post. Selon Business Insider, Coleman a toujours réussi là où il est passé, permettant à ses entreprises d'afficher de fortes croissances. Il s'agit donc d'une perte importante pour Criteo.