Le gouvernement chinois a décidé de se passer complètement des produits provenant de Symantec et Kaspersky, deux des plus gros éditeurs de solutions de sécurité. Un mouvement qui suit la tendance depuis les révélations d’Edward Snowden et qui montre l’actuelle rétractation vers un protectionnisme numérique.
Le journal chinois People's Daily a indiqué ce week-end que tous les produits provenant de l’Américain Symantec et du Russe Kaspersky ne pourraient plus être utilisés sur les postes des administrations du pays. En plus des dizaines de milliers de machines que cette décision concerne, elle envoie un signal fort au reste du monde.
La Chine se rétracte en effet sur elle-même et se dirige graduellement vers une forme de protectionnisme numérique. Il est ainsi de plus en plus demandé ou exigé que des produits chinois soient utilisés sur les équipements officiels. En fait, dans le domaine de la sécurité, cinq éditeurs spécifiques ont été approuvés par les autorités : Qihoo 360 Technology Co (QIHU.N), Venustech, CAJinchen, Beijing Jiangmin et Rising. Le point commun de ces éditeurs se trouve aisément, puisqu’ils sont tous chinois.
Symantec n’a pas réagi pour le moment, mais Kaspersky a indiqué à Reuters qu’une conversation avait été « engagée avec les autorités chinois à ce sujet », ajoutant qu’il était « trop tôt pour entrer dans les détails pour l’instant ».
On notera que cette décision de la Chine répond officiellement à des problématiques de sécurité et de support. On se souvient que le pays a pris des décisions équivalentes sur les produits Microsoft, autant dans le sillage des révélations de Snowden qu’à cause de l’arrêt du support de Windows XP. Mais la Chine a de fait les moyens de favoriser les produits nationaux en se débarrassant d’une énorme concurrence. Or, la spécificité de ce pays, comme pour l’Inde d’ailleurs, est que le marché intérieur potentiel est déjà colossal.