Ça y est ! Les données issues de l’opération de ressaisie initiée par Regards Citoyens sont désormais disponibles en Open Data (fichier zip, également accessible via data.gouv.fr), et permettent donc d'explorer plus facilement les déclarations d'intérêts et d'activités des plus de 900 parlementaires français. L’association propose d’ailleurs une première analyse de ces informations sur son site Internet.
Une semaine tout juste après la mise en ligne des déclarations d’intérêts des parlementaires, la campagne de numérisation de Regards Citoyens vient de s’achever. Près de 8 000 internautes ont permis à l’association de ressaisir plus de 11 000 éléments contenus dans ces formulaires - dont certains étaient outrageusement bâclés. Un fichier CSV contenant toutes les données extraites devrait bientôt être mis à disposition du public en Open Data.
Il y a une semaine jour pour jour, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) mettait en ligne les 925 déclarations d’intérêts et d’activités des députés et sénateurs français. Mais problème : la très grande majorité des PDF mis en ligne était en fait des versions scannées de formulaires remplis au stylo, ce qui rendait impossible toute extraction automatisée des précieuses données contenues dans ces documents...
Heureusement, pour pallier l’archaïsme des pouvoirs publics, l’association Regards Citoyens proposait au même moment un site très fonctionnel afin de ressaisir tous les renseignements fournis par les élus. L’idée était simple : se répartir le travail entre un maximum de personnes, afin que cette opération fastidieuse soit la plus courte possible. L’objectif final était bien entendu de pouvoir ensuite rendre les données extraites accessibles et exploitables en Open Data, que ce soit pour en faire des statistiques, des comparaisons, des travaux de recherche, etc.
Une opération réussie grâce à la participation de presque 8 000 internautes
Et le moins que l’on puisse, c’est que les soutiens furent au rendez-vous ! En l’espace de 24 heures, près de 80 % des éléments contenus dans les différentes déclarations avaient été numérisés. Pour rappel, il fallait qu’une donnée soit saisie de manière identique par trois fois pour être considérée comme valide - afin d’éviter les erreurs ou les actes de vandalisme.
Dès lundi, on dépassait les 99 %. Sauf que depuis, le compteur stagnait inlassablement... La faute notamment aux éléments illisibles ou très durs à déchiffrer. L’association Regards Citoyens nous l’avait d’ailleurs expliqué vendredi dernier, qu’après la validation des nombreuses cases « Néant » (celles où il suffisait pour l’internaute de confirmer qu’il n’y avait rien de rempli par le parlementaire), « la partie dure » allait commencer.
Bloqué à 99,9 % depuis mardi, le compteur est finalement passé à 100 % aujourd’hui en début d’après-midi. Au total, 11 097 éléments ont été numérisés grâce à la participation de 7 917 internautes. Le « top 5 » des contributeurs a d’ailleurs permis de réaliser à lui tout seul plus d’un tiers du travail. La prochaine étape : la mise en ligne par Regards Citoyens du fichier CSV contenant toutes les données extraites au cours des sept derniers jours.
100% ! Nous venons d'achever les 78 extraits illisibles restants grâce à vs tous, merci! À demain pr les données! pic.twitter.com/sdQIy13oIF
— Regards Citoyens (@RegardsCitoyens) 30 Juillet 2014
On notera en attendant que l’Assemblée nationale et le Sénat ont ajouté sur la « fiche » dédiée à chaque député et chaque sénateur un lien vers leur déclaration d’intérêts.
Un épisode fâcheux qui ne devrait pas se reproduire
Rappelons enfin que la HATPV envisage de mettre en place un site de télédéclarations d'ici 2015, ce qui devrait empêcher ce genre de situation de se reproduire. Les déclarants (grands élus locaux, membres du gouvernement, conseillers, parlementaires...) pourraient en effet remplir leurs formulaires directement sur Internet, évitant ainsi d’avoir à ressaisir leurs informations. Les données collectées devraient d’ailleurs se trouver en Open Data, comme l’a précisé un récent arrêté signé par Manuel Valls.