Alors qu’Amazon songe à effectuer des livraisons par drone aux États-Unis, qu’en est-il en France ? Le géant du e-commerce pourrait-il également y déployer ses ailes ? Telles sont les questions qui démangent le député Thierry Lazaro, lequel vient donc d’interroger le ministre de la Défense pour avoir quelques éclaircissements.
Depuis son annonce, en décembre 2013, le projet « Prime Air » d’Amazon aura fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause. Le géant de la vente en ligne se disait prêt à se lancer dans la livraison par drone à l'horizon 2015. À l’aide de ces petits appareils volants, il pourrait en effet livrer des colis de 2,27 kg (maximum), en trente minutes depuis un dépôt. Mais outre le défi technologique que représente ce projet, ce sont surtout les difficultés juridiques qui empêchent aujourd’hui la société américaine de prendre son envol. Il lui faut en effet différentes autorisations.
Même si le cybermarchand n'a pour l'heure évoqué qu'un déploiement aux États-Unis, certains parlementaires français commencent à voir avec inquiétude les drones d’Amazon se rapprocher de nos côtes. Le député Thierry Lazaro a ainsi pris sa plume il y a quelques jours, afin de faire part de ses préoccupations au ministre de la Défense. Au travers d’une question écrite, l’élu UMP affirme que le survol de tout territoire par des drones présente différents « dangers », « notamment en raison de leur utilisation potentielle [des drones, ndlr] par des organisations terroristes ». Jean-Yves Le Drian est de ce fait invité à « indiquer sa position sur une demande de telle nature en France ».
Mais en attendant la réponse du ministre, on pourra souligner que la législation applicable aux drones est loin d’être inexistante en France. « Les drones étant des aéronefs, ils sont donc soumis aux dispositions du code de l'aviation civile et des textes pris pour son application » expliquait déjà en mai dernier le ministre des Transports, suite à une précédente question écrite sur le sujet. « En ce qui concerne l'usage professionnel, poursuivait Frédéric Cuvillier, un régime d'autorisation a été créé en 2012 et permet de connaitre les utilisateurs, de leur rappeler les exigences à respecter, et le cas échéant, de sanctionner les contrevenants ».
Aux dernières nouvelles, les demandes d’Amazon auprès de la Federal Aviation Administration, l’équivalent américain de notre aviation civile, n’étaient pas très positives pour le géant du commerce en ligne. Ars Technica rapportait ainsi en juin dernier que l’institution continuait de s’opposer aux vols de drones à titre commercial, rendant dès lors de plus en plus improbable l’objectif de la société américaine de lancer Prime Air au cours de l’année 2015.