Robert Scoble à Microsoft : « Abandonnez Windows Phone, prenez Android »

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Robert Scoble à Microsoft : « Abandonnez Windows Phone, prenez Android »

Robert Scoble, connu pour avoir travaillé plusieurs années chez Microsoft et avoir sa langue bien pendue, ne mâche pas ses mots aujourd’hui quand il s’agit d’aborder la stratégie de la firme sur le secteur mobile. Pour lui, il est clair que Windows Phone devrait être abandonné et qu’Android devrait être sérieusement envisagé.

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« La vraie réponse est : abandonnez Windows Phone, prenez Android » 

Robert Scoble est connu pour avoir tenu plusieurs blogs à l’influence assez forte parmi les développeurs indépendants. Il est devenu particulièrement célèbre à partir de juin 2003 quand il entre chez Microsoft pour y devenir évangéliste technique. Il ouvre quelque temps plus tard un blog, Scobleizer, dans lequel il va publier de nombreux billets qui vont non seulement fournir des informations sur les produits de la firme, mais participer également à une meilleure image auprès des développeurs.

 

Mais dans une interview accordée à GeekWire, il répond à plusieurs questions sur la situation actuelle de Microsoft dans le secteur mobile. Récemment, l’un des responsables de la firme Kevin Turner, indiquait que Microsoft ne possédait en réalité qu’une part de marché globale de 14 % car les PC ne pouvaient plus être considérés comme le seul domaine : il fallait compter la totalité des smartphones et tablettes. Pour Scoble, c’est bien là le problème : la part de marché mobile.

 

« Le train est déjà parti. La vraie réponse est : abandonnez Windows Phone, prenez Android » indique ainsi Scoble, ajoutant que Microsoft ne l’écoute pas. Il n’est pas avare d’explications : « Le problème avec Microsoft est qu’elle est pilotée par des comités et lente. Ce n’est plus une startup aujourd’hui. C’est une grosse entreprise avec énormément de gens. Et soyons honnêtes : vous travaillez pour une grosse entreprise parce que c’est confortable. Vous n’avez pas à travailler 80 heures par semaine et vous êtes payé, avez de jolis avantages et toute la famille est heureuse. Microsoft rassemble de nombreuses personnes de ce genre et elles sont toutes dans des comités. Les comités ne font rien ».

Un problème d'excitation 

Il se demande également si Satya Nadella, PDG de la firme depuis quelques mois seulement, pourrait changer cela : « Il essaye ». Il note qu’un « hackaton » a ainsi été organisé, un évènement où des développeurs se rassemblent pour travailler en commun sur des projets en tâchant d’aller le plus vite possible. L’évènement a rassemblé 10 000 employés de Microsoft pendant un hackaton de 38,5 heures, mais là encore Scoble s’est montré critique : la firme reste dans la zone de Seattle, et ce n’est pas là qu’elle doit agir.

 

Pour Scoble, Microsoft vit en effet dans sa bulle et ne mesure pas la différence avec ce qui semble être pour lui le monde réel : « Vous pouvez voir 6 000 fois plus d’entreprises à San Francisco que vous n’en voyez à Seattle. Tout l’argent est à San Francisco quand vous regardez la carte des investissements ». Il ajoute, pour mieux marquer le problème central : « Du coup, quand vous allez à un hackaton à San Francisco, à un hackaton à Tel Aviv, un hackaton à Shangai, vous ne voyez aucun Windows Phone. C’est ça le problème. Vous avez perdu la guerre du mobile ».

 

Il indique cependant que l’accord récent avec Apple est un mouvement dans le bon sens, qu’il s’agisse de la présence renforcée de Bing dans les iOS ou de l’arrivée de la version mobile de Word, Excel et PowerPoint. Et ce n’est pas suffisant : « Mais Windows Phone ? Je ne sais pas comment vous pouvez exciter les développeurs avec ça. Je ne sais pas comment vous pouvez exciter ceux qui ont de l’influence avec ça. Nous avons déjà décidé quels téléphones [nous voulions], nous n’allons pas changer simplement parce que Microsoft nous dit de le faire ».

Une histoire de peau d'ours 

En d’autres termes : la firme a besoin d’un facteur d’excitation qui va simplement plus loin que le remplissage d’une case laissée vide par Android et iOS. Robert Scoble n’est pas connu pour être particulièrement subtil dans son argumentation, mais il braque les projecteurs sur un problème récurrent de Microsoft dans le monde mobile : la motivation des développeurs tiers. Un problème qui revient souvent sur le devant de la scène, par exemple à travers un mouvement sur Twitter pour interpeller les entreprises qui ne s’occupent pas de leurs applications Windows Phone, ou quand nous pointons nous-mêmes le laisser-aller de certains éditeurs sur cette plateforme.

 

Mais en dépit de tout ce que le blogueur dira, il est évident que la partie n’est pas jouée : elle ne l’est jamais réellement. La part de marché de Windows Phone augmente petit à petit dans tous les pays, et dans certains, comme l’Italie, elle dépasse déjà les 10 %. Le système n’aura peut-être jamais la première place, mais est-ce un argument en faveur d’un abandon pur et simple ? D’aucuns jugeront que la conclusion est bancale.

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