Afin de nuire aux sites soupçonnés de piratage (sous forme de streaming, de téléchargement direct ou de peer-to-peer notamment), le Royaume-Uni commence à y apposer des bannières publicitaires aux couleurs de sa police. À chaque fois, le message est limpide : ce site fait l’objet d’une enquête, déguerpissez au plus vite. Il n’est cependant pas certain que cela soit d’une très grande efficacité, d’autant plus au regard de l’utilisation croissante des bloqueurs de publicités de type Adblock.

« Ce site a fait l’objet d’une plainte auprès de la police. Fermez s’il vous plaît l’onglet de votre navigateur sur lequel se trouve cette page. » Voilà le message relativement anxiogène qui sera désormais affiché sur différents sites soupçonnés d’atteintes au copyright par la PIPCU, l’unité de police britannique dédiée à la lutte contre la contrefaçon en ligne. Les autorités ont en effet annoncé hier avoir mis en place un système permettant de remplacer les traditionnelles publicités par des bannières aux couleurs de la PIPCU, avec un signal clair : sortez rapidement d’ici.
« Cette nouvelle étape novatrice est la dernière phase de l'opération Creative » soulignent fièrement les autorités dans leur communiqué. Derrière cette « opération », se cache en réalité un véritable dispositif de riposte graduée à l’encontre des sites considérés comme pirates. Première phase : les ayants droit dénoncent à la PIPCU un site qu’ils jugent illicite. Les policiers mènent leur enquête et peuvent alors, s’ils l’estiment nécessaire, contacter les administrateurs du site afin qu’ils cessent leurs pratiques manifestement contraires à la loi. Deuxième phase : si, en dépit de ces avertissements, le site n’est toujours pas rentré dans le rang, les forces de l’ordre vont pouvoir prendre différentes mesures de rétorsion. Au choix, elles pourront désormais soit intervenir auprès du registraire de nom de domaine afin que celui-ci suspende le site litigieux, soit remplacer les bannières publicitaires par ces nouveaux spots, ou bien inviter un groupe d’une soixantaine d’entreprises et d’agences de publicité à ne plus rien afficher sur ce site - le coupant dès lors des revenus correspondants.
Si la PIPCU affirme avoir d’ores et déjà commencé à apposer ses bannières avec l’aide de la société Project Sunblock, nous n’avons pas réussi à en trouver - tout comme nos confrères de TorrentFreak. La BBC précise au passage qu’il s’agit d’une véritable sanction à l’égard des sites visés, car les bannières de la police ne donnent naturellement droit à aucune compensation financière.
Très clairement, les autorités tentent donc de frapper ces sites simplement soupçonnés de pratiques illicites au porte-monnaie. Andy Fyfe, le numéro un de la PIPCU, a également insisté sur le fait que ces bannières servaient dans le même temps à « protéger le consommateur » : « Quand les publicités de marques bien connues apparaissent sur des sites illégaux, ils leurs donnent une apparence de légitimité et trompent les consommateurs en leur faisant croire, par inadvertance, que ces sites sont authentiques. »