Ce n’est pas un mystère, Facebook laisse graduellement son Messenger comme solution unique d’accès à la messagerie du réseau social. Alors que les utilisateurs en Europe sont déjà touchés par cette bascule, l’entreprise a décidé de mondialiser le mouvement.
Des applications dédiées qui agacent
Les utilisateurs européens sont concernés depuis plusieurs mois : qu’il s’agisse d’Android ou d'iOS, l’accès aux messages sur Facebook se fait uniquement depuis Messenger. Facebook tient à ce que les échanges entre inscrits se fassent exclusivement au moyen de cette application dédiée. Les avantages cités tournent tous autour de la rapidité : plus rapide à charger, plus rapide pour afficher les messages, plus rapide pour répondre, etc.
Sur iOS et Android, cette bascule va être élargie au reste du monde. Les utilisateurs recevront d’abord l’alerte au sein même de l’application Facebook, et l’entreprise va également envoyer des emails pour être certaine que le message est bien passé. Tout le monde devrait donc être informé, mais quant à savoir la proportion de ceux qui accueilleront à bras ouverts le changement, c’est une autre question.
Car cette cassure dans la philosophie de tout réunir au même endroit provoque la colère d’une bonne partie des utilisateurs. Qu’il s’agisse des versions pour iOS ou Android, beaucoup se demandent pourquoi avoir deux applications séparées quand une seule suffit. La bascule entre les deux ne plait guère, même si Facebook a ajouté un moyen rapide de se rendre dans Messenger depuis son application de base, avec un retour tout aussi rapide. Certains se demandent même si le rythme assez élevé de parution des nouvelles versions de Messenger n’est pas destiné à réinitialiser la mauvaise note que l’application obtient depuis quelques mois.
La « meilleure expérience possible » ? Oui mais...
Mais Facebook n’en démord pas. Dans un communiqué transmis par email à TechCrunch, l’entreprise insiste : « Dans les prochains jours, nous continuerons à notifier un nombre plus important de personnes que si elles souhaitent continuer à envoyer et recevoir des messages Facebook, elles auront besoin de télécharger l’application Messenger. Comme nous l’avons dit, notre objectif est de concentrer les efforts de développement pour faire de Messenger la meilleure expérience de messagerie possible et d’éviter la confusion d’avoir des expériences séparées de messagerie Facebook ». La firme ajoute par ailleurs que « Messenger est utilisé par plus de 200 millions de personnes chaque mois ».
La séparation du service global en deux applications distinctes serait cependant plus appréciée si elle se manifestait avec des avantages plus concrets. L’application Facebook a en effet pris énormément d’embonpoint, pesant plusieurs dizaines de mégaoctets et mettant du temps à charger le contenu. Si l’obligation de passer par Messenger se traduisait par un vrai ménage dans le code et moins d’éléments à charger, la réactivité gagnée aiderait probablement à faire passer la pilule. Le poids a bien tendance à baisser avec le temps, mais l'amélioration des performances est moins sensible que ce qu'elle devrait être.
On remarquera en outre que Facebook tient à faire de Messenger la « meilleure expérience de messagerie possible » alors même que la firme s’est payé WhatsApp pour la coquette somme de 19 milliards de dollars en tout. Même si l’entreprise rachetée doit garder une grande autonomie de fonctionnement, on peut se demander encore ce que compte faire Facebook d’un service plus simple et bien plus rapide à utiliser que sa propre solution. Sans parler que Messenger comporte une différence de taille vis-à-vis de WhatsApp : il nécessite une inscription à Facebook.
Enfin, on rappellera que ceux qui ne tiennent pas à utiliser Messenger sur un iPhone ou un smartphone Android peuvent toujours utiliser le site mobile depuis un navigateur : les messages y restent accessibles.