Hier, SFR rencontrait une panne suite à la défaillance d'un équipement Alcatel Lucent de nouvelle génération (HLR-NG). Après avoir résolu le problème, l'opérateur annonçait une enquête avant de détailler l'indemnisation à laquelle peuvent prétendre les clients lésés. Du côté du gouvernement, on en appelle désormais à l'ANSSI, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, puisque SFR est un opérateur d'infrastructure vitale.

Les problèmes liés à la téléphonie mobile continuent d'agiter les ministères. On se rappelle que Fleur Pellerin était directement intervenue lors de la panne d'Orange en 2012. Suite au souci rencontré hier par SFR, c'est cette fois Arnaud Montebourg qui monte au créneau.
Dans un communiqué, le Ministère de l’économie, du redressement productif et du numérique indique que le ministre et sa secrétaire d'État suivent le dossier. S' « ils constatent le travail accompli par les équipes techniques de SFR pour rétablir le service en une demi-journée. », Arnaud Montebourg et Axelle lemaire ajoutent toutefois qu'il y aura des suites à cette affaire, notamment pour établir les motifs de cette indisponibilité de plusieurs heures : « la fiabilité des infrastructures de télécommunications des opérateurs est essentielle pour les millions de clients - particuliers, entreprises et administrations - qui en dépendent. Ces réseaux sont devenus indispensables au bon fonctionnement de l’économie et de la société. Le Gouvernement veillera à ce que les causes de cette défaillance soient identifiées et mobilisera l’expertise de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI). »
Pourquoi l’intervention de l’ANSSI ?
L’explication est simple : depuis la loi de programmation militaire, l’agence nationale sur la sécurité des systèmes d’information peut peser de tout son poids sur les Opérateurs d’Infrastructure Vitale. Les OIV, dont font justement parties les grands opérateurs de télécommunication, doivent informer « sans délai » ses services en cas d’incidents « affectant le fonctionnement ou la sécurité des systèmes d'information ».
Dans le même temps, l’ANSSI, au nom du Premier ministre, dispose également de la faculté de « fixer les règles de sécurité nécessaires à la protection des systèmes d'information » de ces opérateurs sensibles, règles qu’ils doivent appliquer à leurs frais. Et parmi ces règles, prévient encore la loi de programmation militaire, certaines peuvent prescrire la mise en œuvre « des systèmes qualifiés de détection des événements susceptibles d'affecter » leur sécurité.
Pour rappel, la panne d'Orange avait également mené à une audition à l'Assemblée Nationale de son PDG, Stéphane Richard, ainsi que du président de l'ARCEP, Jean-Ludovic Silicani.