Twitter a finalement accepté de retirer les tweets que l'UEJF considère comme racistes et antisémites. C'est en tout cas ce que prétend l'association en question, qui devrait transmettre sa liste de messages litigieux au réseau social d'ici la fin de la journée.
Selon l'avocat de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), Maître Stéphane Lilti, Twitter a finalement accepté « le retrait des tweets qu'on lui signalerait », comme le rapporte l’AFP. « On a obtenu qu'ils appliquent spontanément la loi française, pour laquelle une injonction judiciaire n'est pas nécessaire au retrait d'un contenu manifestement illicite », a-t-il expliqué. Le défenseur de l’association devrait ainsi fournir une liste des messages litigieux au réseau social d’ici la fin de la journée.
Même si l’information doit toujours être confirmée par Twitter, il n’en demeure pas moins que cette issue semblait peu probable il y a encore quelques heures. En effet, après un entretien téléphonique avec Twitter jugé décevant, l’UEJF annonçait hier soir qu’elle allait engager dès aujourd'hui une action en référé, afin de faire retirer des tweets jugés illicites. « Compte tenu de ce qui nous a été indiqué tout à l’heure par les responsables de Twitter, on n’a pas d’autre issue pratiquement que de notifier à cette société, dans les formes prévues par la loi française, l’obligation de retirer les tweets à caractères racistes et antisémites », déclarait l’avocat de l’association à France Info.
Une procédure judiciaire qui reste engagée
Malgré ce geste de Twitter, la procédure judiciaire engagée par l’UEJF ne devrait pas s’arrêter là. « L’UEJF fera tout de même appel à la justice pour que cette dernière exige de Twitter qu’elle respecte la loi française et puisse dorénavant fournir les données d’identification des auteurs », a annoncé l’organisation dans un communiqué, tout en précisant qu’elle demandait au Ministère de la Justice « de saisir le Parquet pour l’obtention de ces données ». L’avocat de l’association a effectivement expliqué qu’en dépit de cette « importante victoire », le retrait des tweets par Twitter « ne mettra pas un terme à toute procédure car ils ne souhaitent pas nous communiquer les coordonnées des auteurs des tweets », a-t-il déclaré, toujours à l’AFP. Maître Lilti a évoqué à cet égard le dépôt prochain d'une action en référé.
Lundi, le président de l’UEJF, Jonathan Hayoun, nous l’assurait : « on peut attaquer Twitter sur l’identité des auteurs ou si le réseau ne déférence pas ces tweet-là ». Aujourd’hui, l’intéressé a salué la décision de Twitter en expliquant qu’il était « urgent d’arrêter l’incendie que représente cette déferlante de messages de haine. Il faut à présent prévenir les feux et faire en sorte que les pyromanes ne puissent pas continuer à s’exprimer en toute impunité. Nous n’avons pas vocation à être les "éboueurs du net". ». Selon lui, « les acteurs du numérique doivent prendre leurs responsabilités. Twitter ne peut être un lieu d’expression hors la loi. La diffusion massive de propos racistes et antisémites sur les ondes et organes d’information grand public peuvent être les prémices des meurtres ».