Le réseau social numéro un au monde a dévoilé hier les résultats financiers de son deuxième trimestre 2014, et il a tout simplement explosé toutes les prévisions. Des résultats supérieurs aux attentes qui n'ont pas été sans effet en bourse.
Facebook compte désormais plus de 1,3 milliard d'utilisateurs actifs par mois selon ses dires
Une véritable explosion dans le mobile
Qui arrêtera donc Facebook ? En se contentant de commenter que sa société a fait « un bon deuxième trimestre », Mark Zuckerberg, le fondateur et PDG du réseau social, manie ici l'ironie. Et pour cause, son entreprise a vu son chiffre d'affaires bondir de 61 % pour atteindre plus de 2,9 milliards de dollars, tandis que sa marge brute a suivi le même chemin en passant de 31 % à 48 %. Résultat, son bénéfice d'exploitation a explosé en atteignant 1,39 milliard (+167 %) et son bénéfice net en a fait de même (+137 %), en partant de 333 millions l'an passé à 791 millions. Tous ces chiffres sont des records.
Si financièrement, le champagne est de mise, c'est bien évidemment que du côté des utilisateurs, tout va bien dans le meilleur des mondes aussi. Facebook explique ainsi compter :
- 1,32 milliard d'utilisateurs mensuels (+14 %)
- 1,07 milliard d'utilisateurs mensuels sur mobile (+31 %)
- 829 millions d'utilisateurs quotidiens (+19 %)
- 654 millions d'utilisateurs quotidiens sur mobile (+39 %)
- 399 millions d'utilisateurs mensuels exclusivement sur mobile (+82 %)
Sans surprise, ce sont des revenus du marché mobile qui tirent le réseau social vers le haut. Les publicités visibles via son application mobile représentent ainsi désormais 62 % de son chiffre d'affaires publicitaires, sachant que ces derniers représentent 92 % de son chiffre d'affaires total. Les 8 % restants ne sont générés que par les paiements via Facebook, mais ce marché ne croit que faiblement (+9 %) par rapport au reste.
L'Europe et l'Amérique du Nord toujours au ralenti
Toujours sans grande surprise, la croissance de son nombre d'utilisateurs provient essentiellement des pays hors de l'Occident, où son taux de pénétration est déjà très élevé. En effet, le réseau social n'affiche qu'une croissance trimestrielle de 0,99 % aux États-Unis et au Canada avec 204 millions d'utilisateurs mensuels contre 202 millions trois mois plus tôt. La logique est similaire pour l'Europe avec une croissance de 1,04 %, pour atteindre 292 millions d'utilisateurs, soit 3 millions de plus en un trimestre.
L'Asie réalise de son côté une progression importante de 5,1 % en trois mois et de 21 % en un an, lui permettant d'atteindre le nombre stratosphérique de 410 millions de membres actifs. Une véritable performance ceci alors que Facebook n'existe pas (ou du moins très peu) en Chine, le pays le plus connecté au monde. Enfin, dans le reste du monde, c'est-à-dire en Océanie, en Afrique et en Amérique latine, le réseau a atteint 411 millions d'utilisateurs actifs, en hausse de 4 % en trois mois et de 18,8 % en un an. Cela signifie donc qu'en un an, Facebook a gagné dans les pays occidentaux 22 millions de membres, contre 136 millions dans les autres pays.
Les États-Unis restent son poumon financier
Du côté des revenus en fonction de la zone géographique, le nombre ne fait toutefois pas les dollars. La logique est en fait inverse comme le montre le graphique suivant :
En termes de croissance financière, l'Amérique du Nord (+54 %) est certes derrière l'Europe (+63 %) l'Asie (+74 %) et le reste du monde (+63 %). Mais en valeur brute, l'écart est encore gigantesque, dès lors que les 204 millions de Nord-Américains arrivent à générer 58 % de plus de dollars que les 292 millions d'Européens, trois fois plus que les 410 millions d'Asiatiques et même 3,8 fois plus que les 411 millions d'utilisateurs des autres régions du globe.
Si l'on regarde les statistiques du réseau social par utilisateur moyen, on obtient ainsi les données suivantes :
- Un Nord-Américain rapporte 5,79 $ par trimestre (soit 1,93 $ par mois)
- Un Européen rapporte 2,84 $ par trimestre (soit 0,94 $ par mois)
- Un Asiatique rapporte 1,08 $ par trimestre (soit 0,36 $ par mois)
- Un utilisateur des autres régions rapporte 0,86 $ par trimestre (soit 0,28 $ par mois)
Il faut noter que si ce trimestre est marqué par une explosion des revenus publicitaires, notamment sur mobile, une autre donnée importante est à prendre en compte : Facebook a fortement réduit ses frais (proportionnellement à ses revenus), ce qui explique la progression de ses marges et de ses bénéfices. C'est le cas pour son budget R&D, ou encore ses dépenses en marketing et en administration.
Devant Toyota et Pfizer en bourse
Au NASDAQ, la nouvelle a été très bien accueillie. Déjà en hausse de près de 3 % hier (avant publication), l'action a bondi de plus de 7 % après clôture. Résultat, elle dépasse les 76 dollars (un record absolu), valorisant la compagnie à un peu moins de 200 milliards de dollars.

C'est moins qu'Apple (582 milliards), Exxon Mobil (447 Mds), Google (409 Mds) ou encore Microsoft (370 Mds). Mais c'est surtout plus que les constructeurs automobiles Toyota (189 Mds) et Volkswagen (114 Mds), plus que les géants pétroliers BP et Total (157 Mds), plus que le spécialiste du tabac Philip Morris (134 Mds) et plus que les groupes pharmaceutiques Pfizer (193 Mds) ou encore Merck (170 Mds).
Du côté des sociétés high-tech, Facebook devance tout de même des géants historiques comme IBM (195 Mds), Oracle (179 Mds), Intel (171 Mds) et Cisco (131 Mds). Même Amazon (164 Mds) est désormais distancé.