Déclarations d'intérêts des élus : passons du stylo au vrai Open Data !

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Déclarations d'intérêts des élus : passons du stylo au vrai Open Data !
Crédits : DragonImages/iStock/Thinkstock

Concrétisation des lois sur la transparence ayant fait suite à l’affaire Cahuzac, il est aujourd’hui possible de consulter sur Internet les déclarations d’intérêts de nos 925 députés et sénateurs. Toutes ces informations concernant les rémunérations annexes des parlementaires (activités professionnelles complémentaires, participations dans des sociétés...) sont en effet en ligne sur le site de la nouvelle Haute autorité pour la transparence, et peuvent même être réutilisées librement. Sauf que ces formulaires remplis à la main par les élus rend cette tâche plus que complexe... 

hatpv

 

Depuis midi, les déclarations d’intérêts et d’activités des parlementaires français sont venues rejoindre celles des membres du gouvernement sur le site Internet de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). En quelques clics, il est ainsi possible d’accéder au formulaire rempli de manière désormais obligatoire et systématique par chaque député et chaque sénateur, et qui contient différentes informations telles que :

  • Le montant des revenus issus de leurs éventuelles activités professionnelles complémentaires,
  • Les participations financières dans le capital de sociétés,
  • Les activités professionnelles exercées par un époux ou conjoint,
  • Le nom des collaborateurs parlementaires, etc.

Conformément à l’esprit des lois du 11 octobre 2013, mais aussi - et surtout - à un arrêté publié au début du mois au Journal Officiel, la Haute autorité met à disposition tous ces formulaires en Open Data. En clair, toutes ces informations sont placées sous une licence ouverte qui permet leur réutilisation libre et gratuite, à condition toutefois de bien faire mention « de l’origine des données ainsi que leur date de dernière mise à jour ».

Impossible d’extraire des éléments écrits à la main

Petit « hic » : les formulaires mis en ligne par l’institution sont en fait pour la plupart des versions scannées de documents remplis au stylo. Le problème est qu’il est ainsi extrêmement difficile, sinon impossible, d’arriver à extraire de manière automatisée les éléments remplis à la main dans ces fichiers PDF... Ce qui, au regard du nombre relativement important de parlementaires, limite de fait la réutilisation de ces précieuses informations censées permettre de mieux identifier d'éventuels conflits d'intérêts.

 

copé hatpv déclaration

L’association Regards Citoyens lance un appel aux volontaires

Malgré tout déterminée à extraire ces informations de telle sorte qu’elles soient bien plus facilement accessibles et exploitables (pour faire des statistiques, des comparaisons, des recherches...) par le plus grand nombre, l’association Regards Citoyens a conçu un programme aidant à désosser ces PDF au plus vite. « Notre application se présente sous la forme d'un mini site, hébergé sur regardscitoyens.org, reposant sur les principes du crowdsourcing : nous séparons le travail en de courtes tâches prenant 1 à 2 minutes chacune afin de permettre à tous les citoyens de participer au traitement de ces tâches » nous explique l’organisation à l’origine des initiatives « NosDéputés.fr » ou bien encore « La Fabrique de la Loi ». 

 

 

Le collectif espère obtenir le soutien d’un maximum de volontaires. « Le travail de ressaisie numérique des informations manuscrites sur les déclarations est un travail long et fastidieux pour une personne seule : les déclarations contiennent chacune 12 parties, ce qui représente plus de 11 000 éléments potentiellement déclarés pour l'ensemble des parlementaires » poursuit ainsi Regards Citoyens.

 

Plus concrètement, chaque internaute peut venir taper une ou plusieurs parties d’un formulaire d’un parlementaire sur ce site dédié, l’idée étant que chacun apporte sa pierre à l’édifice - afin que tout le monde y gagne au bout du compte. Le tout a été conçu pour que la frappe soit des plus fonctionnelles possible. Et contre les fautes ou d'éventuelles personnes malintentionnées ? « L'application intègre plusieurs fonctions de vérifications et de mise en commun des réponses pour s'assurer de l'absence de vandalisme ou d'erreur dans les saisies » répond-t-on du côté du collectif, qui ajoute qu'il faudra que chaque formulaire soit au moins rempli à l'identique par trois internautes.

Cette opération pourrait toutefois s’avérer fastidieuse, au regard de la façon dont ont été remplis les fameux formulaires. « Pattes de mouche, chiffres illisibles et qui débordent du cadre, tout semble fait pour que le citoyen, le journaliste, aient les pires difficultés à tirer quelque chose de ce fatras » tempête ainsi le journaliste Samuel Laurent. Outre les ratures ou annotations grossières de certaines déclarations, notre confrère du Monde regrette qu’aucune méthodologie commune n’ait été respectée par les parlementaires.

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