Outre Apple, Microsoft vient lui aussi de dévoiler les résultats de son deuxième trimestre 2014 (le quatrième fiscal). Et si le chiffre d'affaires affiche une belle progression, en partie grâce à l'intégration de Nokia, ses coûts ont toutefois fortement augmenté, réduisant ainsi ses bénéfices. La faute aux pertes de Nokia, ainsi qu'à une provision
Les bons et mauvais côtés du rachat de Nokia
Le numéro un mondial des logiciels reste toujours une machine à cash. Avec un chiffre d'affaires de 23,38 milliards de dollars (+17,5 %) et une marge brute de 67,5 %, il y a des entreprises à la situation plus difficile dans le monde. Néanmoins, son bénéfice d'exploitation n'affiche qu'une hausse de 6,7 %, et son bénéfice net est même en recul de 7 %.
Ces hausses comme ces baisses sont en grande partie liées à l'intégration de Nokia. Ce dernier a ainsi permis à Microsoft de voir son chiffre d'affaires bondir de 1,99 milliard de dollars uniquement grâce à cette branche. Néanmoins, les marges dans cette division ont été quasi nulles du fait de coûts très élevés (1,93 milliard). Résultat, sa perte d'exploitation a atteint 692 millions de dollars sur le trimestre, alors que seulement deux mois ont été pris en compte. Cela sous-entend que sur un trimestre complet, Nokia perdrait plus d'un milliard de dollars.
Cette situation pourrait expliquer les licenciements massifs de 18 000 employés (dont 12 500 de chez Nokia) mis en place par Microsoft ces derniers jours. Les arrêts des Nokia X sous AOSP (Android Open Source Project) mais aussi de la gamme Asha ont aussi certainement pour objectif de réduire les pertes et de se concentrer uniquement sur les appareils Lumia, à plus fortes marges, et qui fonctionnent surtout tous sous Windows Phone. Cette nouvelle stratégie représente donc un changement important quand on sait que sur la période étudiée, Microsoft a écoulé 5,8 millions de Lumia et 30,3 millions de téléphones dits non-Lumia.
Windows, Office et la Xbox en forme
Concernant ses autres branches, tout va bien d'une manière globale. Ses licences destinées aux professionnels sont en hausse, tout comme les produits et les licences pour les particuliers ou encore sa branche jeux vidéo, portée par 1,1 million de Xbox écoulées (Xbox 360 et One confondues). Microsoft précise que les revenus tirés de Windows en OEM ont crû de 3 %. Plus précisément, les versions pro ont enregistré une hausse de 11 %, tandis que les moutures grand public ont chuté de 9 %. Preuve que la fin de Windows XP a poussé les entreprises à renouveler leurs machines, au contraire des particuliers qui peinent encore à adopter massivement le nouveau système d'exploitation de Microsoft.
Du côté d'Office, la firme de Redmond indique avoir enregistré une hausse de 4 %, portée par Office 365. Ce dernier compte ainsi plus de 5,6 millions d'abonnés, soit une croissance de plus d'un million d'abonnés uniquement lors de ce trimestre.
Des ventes en surface
La Surface ne procure par contre pas de quoi sauter au plafond. Son chiffre d'affaires n'a été que de 409 millions de dollars, contre 500 millions trois mois auparavant. Si le nombre de tablettes vendues ou même livrées n'est pas précisé, on devine que l'on reste bien loin des 13 millions d'iPad écoulées par Apple.
Notez que si ses dépenses administratives (+13,5 %), en Recherche & Développement (+12 %) et en marketing (+10 %) ont augmenté d'une année sur l'autre, cela n'explique pas la baisse du bénéfice net. Outre l'intégration de Nokia, il faut surtout remarquer que les provisions pour impôts sur le revenu de Microsoft sont passées de 1,18 milliard à 1,965 milliard de dollars. Une différence de près de 800 millions de dollars qui pèse lourdement sur ses résultats nets.
Microsoft au top en bourse
Enfin, en bourse, l'action de Microsoft se porte actuellement comme un charme. Elle dépasse ainsi les 45 dollars, valorisant la société à près de 373 milliards de dollars, soit la quatrième capitalisation boursière la plus forte au monde derrière Apple, Exxon Mobil et Google. L'action du créateur de Windows est ainsi à son plus haut depuis 1999-2000, soit la période de la bulle internet. En bourse, Microsoft vaut ainsi autant qu'IBM et Oracle réunis.

Du côté de son trésor de guerre, Microsoft dispose désormais de 85,7 milliards de dollars de cash. Cela reste bien moins qu'Apple et ses 164,5 milliards, mais c'est aussi plus que les 61,2 milliards de Google.