Netflix a dévoilé hier les résultats de son deuxième trimestre 2014, et comme souvent, le spécialiste de la vidéo illimitée par abonnement bat des records. L'international continue ainsi de croître tout en cumulant des pertes du fait des investissements conséquents. Et le troisième trimestre devrait conforter cette situation suite à sa disponibilité dans de nouveaux pays européens, dont la France, à une date désormais plus précise.
Des records d'abonnés et financiers
Netflix semble bien inarrêtable. Au 30 juin 2014, la compagnie a donc pour la toute première fois atteint plus de 50 millions d'abonnés. Certes, 48 millions paient l'abonnement tandis qu'un peu plus de 2 millions profitent du premier mois gratuit, mais ce n'est qu'une question de temps pour que ces derniers se transforment en véritables abonnés.
Selon l'Américain, il a donc gagné au trimestre précédent 1,69 million de clients, soit sa plus mauvaise période depuis un an. La faute aux États-Unis, qui n'ont quasi pas progressé avec seulement 570 000 nouveaux abonnés. L'international, lui, continue sa marche en avant avec 1,12 million de clients supplémentaires.
Financièrement, le pays hôte de Netflix reste son cœur et ses poumons puisqu'il y a réalisé un nouveau record avec 838 millions de dollars chiffres d'affaires (+24,8 %), dont 227 millions de marge brute (+50 %). L'international, lui, affiche une forte progression, avec 307 millions de chiffre d'affaires (+85 %) et 15 millions de pertes. Uniquement pour ses activités de streaming, Netflix annonce donc un CA de 1,146 milliard (+37 %). Toutes activités confondues (DVD compris), la firme cumule un CA de 1,34 milliard (+25 %), pour 130 millions de bénéfice d'exploitation (+127 %) et 71 millions de bénéfice net (+141 %).
En France dès la rentrée
Mais si ces résultats sont impressionnants, le plus intéressant reste surtout ses prévisions pour le troisième trimestre, c'est-à-dire pour la période allant du mois de juillet au mois d'octobre. Si, pour les États-Unis, le service en ligne ne devrait pas afficher une croissance spécialement forte, pour l'international, c'est une autre histoire. Netflix s'attend ainsi à voir son nombre de clients bondir de 2,36 millions d'unités, tout en entraînant une multiplication par trois de ses pertes.
La raison de ces deux bonds est simple : le service de SVOD officialise son arrivée en France, mais aussi en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en Suisse et au Luxembourg pour le mois de septembre. C'est ainsi la première fois que la société se montre aussi précise, alors qu'auparavant, elle se contentait d'annoncer son arrivée au cours l'année.
Et si Netflix est particulièrement confiant quant au prochain trimestre, c'est tout simplement que son offre touchera 60 millions de foyers connectés en haut débit. Cela « permettra d'accroître considérablement notre présence en Europe et d'augmenter notre marché international à plus de 180 millions de foyers à haut débit, ou 2 fois le nombre de ménages à haut débit aux États-Unis actuellement » résume ainsi la société dans son communiqué financier.
Bien entendu, un tel lancement ne sera pas sans frais dans un premier temps, puisque de 15 millions de dollars de pertes à l'international au deuxième trimestre, l'entreprise s'attend à une multiplication par trois lors du troisième trimestre. « Notre expansion européenne ce trimestre va ajouter de nouvelles dépenses, donc nous nous attendons à une perte de 42 millions de dollars à l'international au troisième trimestre. »
Netflix demeure néanmoins très confiant pour l'avenir, pour une raison simple : lorsqu'il aura intégré ces six nouveaux pays, son potentiel de croissance restera très élevé, puisqu'il ne touchera dans le monde entier qu'un tiers des foyers en haut débit. Une remarque qui laisse entendre que son expansion mondiale est encore très loin d'être terminée.