Microsoft vient d’annoncer qu’elle allait sérieusement entamer ses effectifs en supprimant pas moins de 18 000 postes à travers le monde. Sur ce nombre plus que conséquent, les anciens employés de Nokia vont sentir passer le couperet : ils représentent plus des deux tiers des suppressions de postes.
18 000 suppressions de postes...
Les rumeurs se faisaient lourdes ces dernières semaines sur un « dégraissement » très conséquent des effectifs de Microsoft. L’absorption de la branche mobile de Nokia notamment faisait craindre de nombreuses suppressions de postes, beaucoup estimant qu’il y aurait des redondances. En outre, le contexte économique a changé et Microsoft subit depuis deux ans surtout une pression globale qui accélère la mutation de l’entreprise.
Et le couperet est finalement tombé : ce sont 18 000 postes qui vont être supprimés. L’annonce a été faite il y a quelques heures par le PDG Satya Nadella. Un nombre très conséquent ramené à l'effectif total de la firme, c’est-à-dire environ 130 000 personnes. L’entreprise va donc perdre environ 14 % de ses effectifs au cours d’une période qui commencera d’ici quelques mois et qui s’étendra jusqu’à l’année prochaine.
... dont 12 500 anciens employés de Nokia
Parmi ces 18 000 salariés, ce sont les ex-employés de Nokia qui payent largement le plus lourd tribut. Ainsi, 12 500 suppressions concernent directement les effectifs rapatriés dans le giron de Microsoft suite au rachat de la branche mobile, ce qui représente plus des deux tiers des coupes envisagées. Même si l’on pouvait se douter de la redondance d’une partie des postes, l’ampleur de l’annonce va laisser un goût très amer.
Le processus va débuter immédiatement. Très rapidement, les 13 000 premières personnes à voir leur poste supprimé seront averties. Satya Nadella ajoute que d’ici six mois, la grande majorité des 18 000 personnes aura été informée. Le PDG promet une grande transparence sur les opérations et un accompagnement dans les transitions vers d’éventuels nouveaux emplois, sans parler des indemnités qui seront versées à chacun en fonction de l’ancienneté et des critères habituels.
Pour Nadella, l’hécatombe est la conséquence de deux éléments : une simplification radicale des méthodes de travail et l’augmentation des synergies entre les différentes divisions. Il s’agit d’une étape supplémentaire dans la réorganisation de la firme. Ces synergies sont particulièrement vives dans le domaine mobile et Microsoft a choisi visiblement de garder quand même près des deux tiers des 32 000 personnes qui avaient changé d’employeur lors du rachat.
Une réorganisation brutale des équipes
Il s’agit dans tous les cas de la plus grande vague de suppressions de postes dans l’histoire de la firme. Auparavant, le « record » datait de 2009, quand Microsoft avait supprimé 5 800 emplois. Satya Nadella précise par ailleurs dans sa lettre au personnel que d’autres détails sur la réorientation des investissements seront donnés lors de la présentation des résultats financiers le 22 juillet.
Nadella, qui dirige Microsoft depuis à peine quelques mois, quitte donc son rôle discret de patron resté jusqu’à présent dans l’ombre de Steve Ballmer, qui a marqué près de vingt années d’histoire de l’éditeur. Le nouveau PDG a donc une vision claire : des services, du cloud, du multiplateforme, des synergies et clairement une nouvelle offre mobile en préparation. Une vision que beaucoup vont payer au prix fort.
Sur ce dernier point, comme nous allons le voir dans une actualité dédiée, les Nokia X vont eux aussi faire les frais de la réorientation.