Le ministère de l’Éducation nationale vient de nous confirmer que l’appel à projet évoqué par Benoît Hamon s’agissant de l’initiation des enfants au code informatique avait bien été publié le 19 juin dernier. Next INpact revient donc sur le contenu de ce document, au travers duquel il est bien davantage question de méthodes d'éveil que de contenu.
Tout en confirmant que certaines communes pourraient proposer à la rentrée prochaine, de manière facultative et durant le temps périscolaire, une initiation au code informatique, le ministre de l’Éducation a surtout annoncé ce week-end qu’un « appel » avait été lancé le 19 juin dernier aux associations, et ce dans l’objectif de « structurer une offre nationale » en la matière.
Plus précisément, il s’avère que le gouvernement a lancé à cette date-là un « appel à manifestation d’intérêt » (AMI) consacré au thème de la « culture de l'innovation et de l'entrepreneuriat » chez les jeunes. S’inscrivant au sein d’un programme d’investissements d’avenir doté d’une enveloppe de 20 millions d'euros, cet appel a pour but « d’identifier, en vue du lancement d’appel(s) à projet(s) ultérieurs, les initiatives les plus structurantes pour le développement de la culture de l’entrepreneuriat et de l’innovation à destination des jeunes ». L’exécutif explique que « ce qui est recherché, c’est une augmentation significative de la part de chaque classe d’âge touchée par ces actions de développement de l’esprit d’entreprendre et d’innover ».
Une des parties de cet AMI évoque de fait le sujet du code informatique, sauf qu’il n’est pas vraiment question de contenus précis (quoi apprendre ?), mais bien plus de méthode d’éveil. L’appel indique ainsi qu’il « vise à susciter des propositions permettant de développer l’approche de la maîtrise du codage informatique chez les jeunes du premier et second degré [c’est-à-dire autant en primaire qu’au collège, ndlr], sans pour autant être prescriptif sur la nature des actions ». Il est néanmoins précisé que les propositions concernant les écoliers « se concentreront sur les activités périscolaires, notamment en lien avec la réforme des rythmes scolaires ».
L'exécutif veut des propositions en termes d'approches au code
Les propositions pourraient donc se révéler très différentes. En guise de ligne directrice, l’exécutif se contente d’affirmer qu’une « approche privilégiant la production, à partir d’un premier niveau de maîtrise des principes du codage informatique, permettrait aux jeunes de développer une compréhension beaucoup plus intime de l’outil numérique ». Constatant qu’en France, les premières ressources existantes « sont encore peu diffusées et mal adaptées », l’AMI invite les acteurs intéressés à regarder du côté des « expériences volontaristes » menées par l’Angleterre, la Lettonie, les États-Unis ou la Finlande.
L’appel lancé par le gouvernement se veut cependant très large, et vise d’ailleurs d’autres actions, elles aussi censées être de nature à « contribuer à diffuser l’esprit d’entreprendre et d’innover ». En l’occurrence, il est par exemple question :
- D’événements « à caractère pédagogique » et visant à faire émerger des projets entrepreneuriaux « grâce à des outils de créativité »,
- De concours de création d’applications mobile, de sites Internet, de projets d’entreprise innovante, etc.
Des réponses attendues jusqu'au 15 septembre 2014
Tous les porteurs de projets, publics ou privés, ont jusqu’au 15 septembre pour se manifester. Ensuite, « à partir du mois d’octobre », des auditions de candidats devraient avoir lieu, avant un nouvel appel à projets. À l’évidence, tout ce qui pourrait sortir de cet AMI n'a pas vocation à être prêt pour la rentrée prochaine.
En attendant, la question de l’initiation au code informatique à l’école continue de susciter des débats. D’un côté, certains demandent au gouvernement d’accélérer et d’être « plus radical dans le changement », à l’image de la députée UMP Laure de la Raudière. De l’autre, certains pensent qu’il y a d’autres priorités, à l’instar de Benjamin Bayart, qui nous expliquait hier que « ça ne peut pas nuire qu'il y ait des cours d'initiation, mais ce n'est pas quelque chose d'une urgence significative ». Vous pouvez d'ailleurs retrouver nos deux interviews respectivement ici et là.