Manuel Noriega est un ancien Général panaméen s'étant proclamé chef de l'état en 1983 et qui a régné sans partage sur le Panama pendant six ans, avant d'être capturé par l'armée américaine. Son histoire a largement inspiré le scénario de Call of Duty : Black Ops II, et l'ex-dictateur entend bien faire valoir ses droits auprès d'Activision.
Dans les années 80, la jeune république de Panama a connu une période trouble, pendant laquelle divers généraux ont pris le pouvoir tour à tour. L'un d'entre eux, Manuel Noriega a officié de 1981 à 1989, avec pendant un temps le soutien de la CIA. Accusé de trafic de stupéfiants les États-Unis ont demandé son extradition en 1987, avant de lancer une opération militaire 2 ans plus tard menant à sa capture et à sa chute.
Ces relations entre Noriega et la CIA sont dépeintes à deux occasions dans le scénario de Call of Duty : Black Ops II. Le dictateur y est directement nommé, et y apparait à plusieurs reprises, la modélisation de son avatar ne laissant que peu de place au doute, quant à sa ressemblance.
Agé de 80 ans, l'ancien dictateur, actuellement incarcéré au Panama, a décidé de poursuivre en justice Activision, l'accusant d'avoir utilisé son image à des fins commerciales sans son accord. La plainte, repérée par nos confrères d'Eurogamer, a été déposée auprès de la Cour supérieure du comté de Los Angeles et stipule que « dans le but d'augmenter la popularité et les revenus générés par Black Ops 2, la défense a utilisé sans autorisation ni consentement l'image et la ressemblance du plaignant dans Black Ops 2 ».
Bien évidemment, Noriega demande à la Cour que l'éditeur américain lui reverse des dommages et intérêts à la hauteur du préjudice subi. En sachant que Call of Duty : Black Ops II s'est écoulé à plus de 20 millions d'exemplaires dans le monde et a généré plus d'un milliard de dollars de revenus lors de ses quinze premiers jours d'exploitation commerciale, en cas de victoire, l'ex-général pourrait toucher un joli pactole. Probablement assez pour lui permettre de se remettre de la saisie de 2,3 millions d'euros ordonnée par la justice française en 2010 sur ses comptes bancaires.
Activision doit maintenant répondre de ces accusations, ce que l'éditeur ne devrait pas manquer de faire dans les prochains jours, et que nous ne manquerons pas non plus de surveiller.