Du côté de chez Sony, les premiers mois ayant suivi le lancement de la PlayStation 4 n'ont été qu'une formalité. La console a rempli tous ses objectifs et marche dans les pas de la PS2 - commercialement parlant. Une réussite en partie due au fait que la machine nipponne n'intéresse pas que les joueurs assidus, et vise également les adeptes... de la Wii.
Sur un plan strictement commercial, les débuts de la PlayStation 4 sont un franc succès. Sony pensait en vendre 5 millions d'ici au 31 mars dernier, et finalement, un peu moins de 7 millions d'unités ont trouvé preneur à cette date. Une performance qui la place pour l'instant au-dessus du rythme de ventes affiché il y a maintenant 14 ans par la PlayStation 2.
Ce score, Sony l'aurait selon ses dires atteint non pas en visant uniquement ses anciens clients ayant opté pour une PlayStation 3, mais également en allant chasser sur le territoire de la Wii. « Nous avons une grosse opportunité d'accueillir une audience bien plus tôt dans le cycle de vie de notre produit, qui a possiblement acheté une Wii », explique Andrew House, le président de Sony Computer Entertainment à nos confrères d'Eurogamer. « Nos données sur les consommateurs suggère qu'une partie de ces gens vient déjà chez nous et c'est ce qui contribue aux excellentes ventes que nous affichons ».
Pour cibler ce public, qui n'a parfois jamais fait l'acquisition d'une PlayStation 3 ou d'une Xbox 360, la stratégie du constructeur est plutôt simple, il suffit de leur proposer de rejouer à des titres sortis sur les plateformes précédentes, en leur promettant une meilleure expérience. « J'hésite à le dire parce que je sais que cela va hérisser le poil des joueurs, mais il y a une opportunité à prendre en remastérisant ou en réimaginant des franchises sorties sur PS3, qui pourraient trouver un public qui n'y a jamais joué car ils ont fait l'impasse sur la génération précédente. Nous voyons des signes de cela », poursuit House.
On comprend alors un peu mieux pourquoi les constructeurs mettent l'accent sur ces remakes d'anciens jeux sur leurs nouvelles consoles, allant parfois jusqu'à leur réserver un pan entier de leurs conférences à l'E3, comme Microsoft avec Halo. Le but n'est alors pas de parler aux habitués de ces franchises, mais de permettre à ceux étant passés à côté de rattraper leur retard. Avec de tels arguments, on en viendrait presque à oublier qu'il s'agit aussi d'un moyen de gonfler le catalogue des consoles à peu de frais. Mais ceci est encore une autre histoire, que les constructeurs ne souhaitent certainement pas raconter.