C’est donc officiel : la Federal Trade Commission a bien déposé plainte contre Amazon. La FTC reproche au géant de la vente en ligne d’avoir appliqué beaucoup trop tard les mesures qui auraient permis à de nombreux utilisateurs d’éviter des achats in-app non désirés, notamment quand les enfants utilisent les appareils mobiles.
La plainte contre Amazon devient officielle
La nouvelle n’étonnera pas ceux qui ont lu notre actualité d’hier sur la FTC. La Commission américaine réfléchissait à un dépôt de plainte contre Amazon à cause du manque de protection contre les achats in-app indésirables. Il s’agit pour rappel de compléments que l’on peut intégrer dans des applications existantes, moyennant finances. Les jeux free-to-play en font une large consommation, et si vous avez déjà acheté des vies supplémentaires dans Candy Crush, vous savez ce qu’est un achat in-app.
Dans sa plainte, la FTC note bien qu’Amazon avait procédé déjà à quelques aménagements. En 2011, il n’était ainsi plus possible de déclencher ces achats sans saisir au moins une fois le mot de passe pour le premier. Ensuite, un plafond avait été imposé bloquant les achats d’un montant de plus de 20 dollars. Amazon permettait malheureusement, tout comme Apple avant de se faire rappeler à l’ordre, une fenêtre de 15 minutes. Mais là où Apple a effectivement été condamné à verser 32,5 millions de dollars pour rembourser les familles lésées, Amazon n’a pas été inquiétée. Jusqu’à maintenant.
Un vrai changement arrivé bien trop tard
Car la FTC note que les vraies mesures aptes à protéger les consommateurs ne sont intervenues que bien trop tardivement. C’est en effet le mois dernier seulement qu’Amazon a mis en place un changement important : l’obligation de saisir le mot de passe pour chaque achat in-app. De quoi éviter définitivement le danger de voir un enfant acheter des compléments dans des jeux dans le quart d’heure qui suit l’utilisation du mot de passe. La FTC cite ainsi le cas d’une femme dont la fille a acheté pour près de 360 dollars de ces compléments, tandis que d’autres ont mis en avant le fait que les enfants avaient tendance à appuyer un peu n’importe où.
Amazon, de son côté, avait déjà annoncé la couleur. Le 2 juillet, quand les premières rumeurs étaient apparues, la firme avait envoyé une lettre à Edith Ramirez, présidente de la FTC. Amazon y rappelait qu’elle avait toujours été en accord avec la loi jusque-là, que les achats in-app avaient toujours été clairement signalés et que le service client gérait déjà les problèmes remontés par les utilisateurs.
Sur un ton de regret, la firme ajoutait que déposer plainte « contre une entreprise dont les pratiques étaient légales depuis le début, et qui faisait déjà ou même dépassait ce qui était demandé à Apple, n’a aucun sens et est une malheureuse utilisation des ressources de la Commission ».
Cependant, Amazon devrait se rappeler que techniquement, Apple a également changé ses conditions d’utilisation de l’App Store pour imposer le mot de passe à chaque achat in-app bien avant d’être condamnée par la FTC. En outre, si la firme a attendu juin 2014 pour imposer cette mesure active chez Apple depuis 2011, c’est peut-être aussi parce qu’elle a senti le vent tourner.