Gameloft, le plus gros éditeur français de jeux vidéo sur mobiles, a l'intention de changer son fusil d'épaule. L'entreprise compte prendre un virage assez serré vers les jeux free-to play, et rallonger ses délais pour le développement de nouveaux titres afin de prendre davantage de temps pour les peaufiner.
Asphalt 8 : Airborne
Jusqu'ici, Gameloft était un éditeur connu pour son abondante production de jeux sur mobiles, certains de plutôt bonne qualité tandis que d'autres laissaient parfois à désirer. La plupart d'entre eux étaient vendus à un prix fixe, même si quelques titres s'appuyant sur des franchises cinématographiques connues ont pu tenter l'aventure du free-to-play comme Iron Man 3 pour ne citer que lui.
Interrogé par nos confrères de GamesIndustry, Baudouin Corman, le vice-président de l'édition pour les Amériques chez Gameloft, affirme que cette époque est révolue et que l'éditeur est en train de remettre sa stratégie à plat, selon le principe du « moins, plus gros, meilleur ».
« Nous avions pour habitude de lancer 30 jeux par an sur smartphones et tablettes. Cette année nous allons en publier entre 12 et 14, mais nous n'avons pas réduit pour autant le nombre de nos développeurs, les chiffres parlent donc d'eux-mêmes. Nous développons moins de jeux, mais nous investissons davantage sur chacun. Nous voyons des tas d'entreprises faire leur beurre avec seulement un deux ou trois titres. Donc quand vous avez un jeu qui rencontre le succès, cela peut devenir si gros que vous n'avez pas besoin d'en faire beaucoup d'autres ».
Concernant le modèle économique utilisé dans les prochains titres de l'entreprise, la tarification classique n'est semble-t-il plus celle qui rencontre le plus de suffrages en interne, l'entreprise étant désormais « très très concentrée » sur les titres free-to-play. De l'aveu même de l'éditeur, cela serait entièrement dû au fait que le marché actuel propose de meilleures opportunités pour les titres gratuits bardés de micro-transactions que pour les jeux « premium », visiblement en perte de vitesse. « La vérité, c'est qu'en ce moment, le free-to-play domine, et que personne ne sait de quoi sera fait demain », admet le dirigeant.