Nous pensions qu'Electronic Arts en avait fini avec les séances de mea culpa au sujet de la version pour mobiles de Dungeon Keeper, visiblement ce n'est pas le cas. Après Andrew Wilson, le PDG d'EA, c'est au tour de Franck Gibeau, le responsable d'EA Mobile, de faire de même.
Il y a deux semaines, Andrew Wilson faisait son mea culpa concernant le fiasco que fut le lancement de Dungeon Keeper sur mobiles. L'échec rencontré par ce jeu fut tellement retentissant qu'il mènera quelques mois plus tard à la fermeture du studio Mythic, à l'origine du titre.
« Pour les nouveaux joueurs c'était un jeu plutôt sympa. Pour les gens qui ont grandi avec Dungeon Keeper, il y avait un fossé. Nous avons mal jugé l'économie. Sur cet aspect, nous n'avons pas creusé ce point autant que nous aurions pu, et c'est une honte », expliquait-il avant de s'incriminer directement. « Une partie de moi se dit "Si seulement je m'étais impliqué un peu plus"... et pour être juste envers les gars, ils m'ont demandé avant de lancer le jeu si j'y avais jeté un œil. Mais j'étais trop occupé pour le faire. Je me sens mal à ce sujet ». Nous pensions qu'après cet épisode EA en aurait terminé avec les séances d'auto-flagellation. Mais non.
« Nous avons peut-être un peu trop innové »
Après Andrew Wilson, c'est au tour de Frank Gibeau, le directeur d'EA Mobile, de revenir sur ce fâcheux épisode. Il apporte par contre un éclairage quelque peu différent. « Je crois que nous avons peut-être un peu trop innové, ou essayé des choses très différentes pour lesquelles les gens n'étaient tout simplement pas prêts », explique-t-il de prime abord à nos confrères de GamesIndustry.
Dans un second temps, il adoptera une posture que certains jugeront certainement un peu plus proche de la réalité. « Ou plus franchement, nous n'étions pas en phase avec ce que cette marque nous permettait de faire », admet-il. Effectivement, Dungeon Keeper était une franchise assez forte dans l'esprit des joueurs et la voir ainsi dénaturée n'a pu que les faire réagir.
De plus le modèle économique forçait quasiment à l'achat de ressources supplémentaires, un point sur lequel l'éditeur a été épinglé par le gendarme britannique de la publicité. Celui-ci estime que les quantités de gemmes fournies au joueur par le biais de ses actions ne lui permettent pas de jouer à un rythme raisonnable. Il a donc considéré que le titre n'avait rien de gratuit. Espérons maintenant que l'éditeur a enfin fait le tour de la question, à moins qu'il ne décide de revenir sur les raisons qui l'ont poussé à réclamer des bonnes notes de la part des utilisateurs sur les boutiques d'application et ce de façon plutôt cavalière.