Alors que G.Fast n'est même pas encore déployé en France, Alcatel-Lucent se prépare déjà à la prochaine évolution de cette norme : le XG.Fast. La société indique ainsi avoir atteint des débits symétriques de 1 Gb/s sur une ligne en cuivre de 70 mètres et même jusqu'à 10 Gb/s en agrégeant deux lignes, mais sur 30 mètres maximum cette fois-ci.
Au mois de février, le PDG de Bouygues Telecom, Olivier Roussat, avait donné une information intéressante sur les pistes de déploiement du FAI : l'utilisation de la technologie G.Fast. Pour rappel, elle permet d'obtenir des débits très élevés - de l'ordre du Gb/s - mais sur de très courtes distances (moins de 100 mètres généralement). Une évolution du VDSL2 en plus rapide en somme.
L'équipementier Alcatel-Lucent vient de publier les résultats de ses travaux sur la prochaine évolution de cette norme, baptisée XG.Fast. Bien évidemment, il s'agit d'aller plus vite, mais avec des lignes toujours plus courtes. La société indique ainsi avoir « enregistré un débit symétrique de 1Gbit/s sur une distance de 70 mètres, avec une seule paire de cuivre ».
Elle ajoute en outre que « la transmission de 10 Gbit/s de données avait précédemment été enregistrée sur une distance de 30 mètres avec deux paires de lignes (une technique de fusion appelée « bonding »). Ces deux essais s’appuient sur des câbles en cuivre standards fournis par un opérateur européen ». Reste qu'entre la théorie et la pratique, il y a souvent des surprises.
Voici un tableau de comparaison des différentes technologies, mis en ligne par Alcatel-Lucent :
Quoi qu'il en soit, il faudra encore être patient étant donné que le standard G.Fast n'est qu'en cours de validation par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT). Néanmoins, cela intéresse le petit monde des fournisseurs d'accès à internet et pas uniquement Bouygues Telecom. En effet, l'ARCEP s'est récemment penchée sur la question et annonce que « l’industrialisation du G.FAST (en cours de normalisation) pourrait survenir au cours des années 2015 ou 2016 ».
Reste maintenant à voir ce qu'il en sera dans la pratique et comment les FAI mettront en place cette technologie. Notez qu'elle se combine parfaitement bien avec le FttDP (Fiber to the Distribution Point) : la fibre arrive au point de distribution et les derniers mètres passent par les câbles de cuivre. Il reste tout de même plusieurs questions en suspens, notamment en ce qui concerne le cas d'Orange, le propriétaire des lignes de cuivre. Certains diront également qu'il vaut mieux directement passer à la fibre, qui permet une évolution beaucoup plus simple des débits.