Niel se dit « toujours disposé à participer à une opération de consolidation »

Le Niel fait bourdonner les abeilles
Mobilité 4 min
Niel se dit « toujours disposé à participer à une opération de consolidation »
Crédits : Ximagination/iStock/Thinkstock

Lors d'une entrevue accordée à Fidelity France, spécialiste de la gestion d'actifs et actionnaire d'Iliad depuis plusieurs années, Xavier Niel  n'a pas hésité à tacler Bouygues Telecom, notamment sur ses dernières offres fixes à prix cassé. Le sujet de la consolidation du marché est aussi revenu sur la table, et à ce jeu-là, le fondateur de Free a soufflé le chaud et le froid.

Xavier Niel EBG captures

« Des opérations marketing non rationnelles »

Après avoir abordé durant quelques minutes des questions globales de marchés financiers, l'interview s'est ensuite tournée vers le marché du fixe (vital pour Free) et la concurrence imposée par Bouygues Telecom. Sur ce point, Xavier Niel explique tout d'abord qu'à la base, les tarifs dans le marché fixe n'ont jamais été abusifs. « Nous, on a toujours vécu dans un métier dans lequel on essaye d’avoir autour de 50 % de marges brutes. Là où en général dans les télécoms c’est plutôt d’avoir 70 à 90 % de marge brute. Donc le marché français a toujours été un des marchés dans le monde dans lequel l’Internet fixe, soit l'ADSL ou la fibre optique, est le moins cher au monde. »

 

Et pourtant, Bouygues arrive à réduire ses tarifs en passant l'ADSL à moins de 20 euros et la fibre optique à moins de 26 euros. Pour le patron de Free, qui n'a pas contré ces offres hormis via Alice, ce que fait Bouygues est tout simplement irrationnel et n'a pour objectif que de détruire de la valeur. « Donc après, de manière momentanée, certains acteurs peuvent avoir des envies différentes, ou de lancer des opérations marketing non rationnelles... Mais elles ont une arrière-pensée autre que le fait d'aller capter ou de créer de la valeur. Ce sont des épiphénomènes. Nous, on a commencé en faisant de l'Internet dans les années 1999/2000 avec des concurrents qui étaient entièrement gratuits. On ne sera jamais aussi agressif qu'on a pu l'être dans les années 2000. Je trouve que le marché français, sur le marché du fixe, est assez sage. »

Bouygues et ses « erreurs stratégiques »

Concernant le retour à trois opérateurs et donc le rachat de Bouygues Telecom, le patron a soufflé le chaud et le froid. D'un côté, selon lui, il n'y a aucun problème à rester à quatre opérateurs. « On adore la concurrence. Donc quand on aime la concurrence, on ne cherche jamais ou on a jamais envie que le marché se concentre. »

 

Mais d'un autre côté, Xavier Niel indique qu'il a cherché à racheter SFR à Vivendi fin 2012, ce qui lui a de toute façon été refusé par l'Autorité de la concurrence pour des questions de dynamisme de marché. Qui plus est, il remarque aussi que certains acteurs souhaitent revenir à trois opérateurs, et que certains d'entre eux, évidemment Bouygues Telecom (sans le citer), pourraient chercher un repreneur, « parce qu’ils n’ont plus de croissance, parce qu’ils ont fait des erreurs stratégiques ou pour plein de raisons ».

 

Et en cas de réduction du nombre d'acteurs, que fera Free ? La réponse de l'entrepreneur est claire, l'opérateur doit regarder ce qui se passe sur le marché. « Encore une fois, quand quelque chose bouge, on est toujours là, et toujours disposé à participer à toutes opérations de consolidation sur ce marché là ».

Le dossier complexe du rachat de Bouygues

Cela ne signifie pas pour autant que Free peut racheter tout ce qui est disponible, bien loin de là. Historiquement, l'opérateur est de toute façon une société qui préfère créer sa propre croissance plutôt que de s'appuyer sur une croissance externe via des acquisitions. Le rachat d'Alice lui a permis de rester le challenger numéro un d'Orange dans le fixe, mais au prix de quelques trimestres difficiles. Et croquer Bouygues est une tout autre affaire, que ce soit financièrement ou en terme de gestion des employés, des sous-traitants, des antennes, des fréquences, des partenariats (Numericable et SFR), etc.

 

Le scénario avancé depuis plusieurs mois serait un partage du gâteau avec Orange, qui avancerait la plus forte partie de la somme demandée par le groupe Bouygues (entre 6 et 8 milliards d'euros), pour finalement se partager des morceaux de l'opérateur avec Free Mobile. Ce dernier est bien entendu plutôt disposé à prendre les antennes et les fréquences de Bouygues, ce qui lui permettrait à la fois de proposer à ses clients une couverture 2G, 3G et 4G performante, tout en annulant son dispendieux contrat d'itinérance avec Orange.

 

Si pour le moment, Orange n'est plus disposé à racheter Bouygues Telecom, Stéphane Richard, le patron de l'opérateur historique, n'a pas caché qu'une porte restait ouverte : « D'un point de vue concurrentiel, nous ne prendrons pas le risque de repartir sur ce dossier a-t-il ainsi déclaré à Reuters. Mais si quelqu'un d'autre décide de le faire et nous sollicite (...) pour, peut-être, permettre d'élaborer une offre qui peut satisfaire Bouygues, bien sûr qu'on regardera. » En somme, une proposition combinée avec un autre opérateur reste une possibilité. Mais encore faut-il trouver le bon équilibre, ce qui n'a pas été le cas avec Free jusqu'ici.

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