Ce n'est pas la crise pour Samsung, mais la situation a de quoi inquiéter. Pour la première fois depuis plusieurs années, son chiffre d'affaires a en effet régressé. Quant à son bénéfice opérationnel, il accuse une baisse pour le troisième trimestre consécutif.
Le Samsung Galaxy Grand Neo
La croissance n'est plus au rendez-vous
En croissance constante ces dernières années grâce au succès de ses smartphones et de ses tablettes tactiles, Samsung a un peu plus de difficulté ces derniers trimestres. Au premier trimestre 2014, son chiffre d'affaires n'avait d'ailleurs crû que de 1,5 %. Quant à son bénéfice opérationnel, il accusait déjà une baisse fin 2013 et début 2014. Cette fois, la situation s'empire pour le deuxième trimestre selon les premières prévisions dévoilées par la compagnie sud-coréenne. Elle nous apprend ainsi que son chiffre d'affaires pourrait chuter de 10 %, tandis qu'elle s'attend à ce que son bénéfice opérationnel perde près d'un quart de sa valeur.
Pour Samsung, une baisse annuelle de son chiffre d'affaires est une première depuis de très longues années. Quant à la chute de son bénéfice opérationnel, il s'agit du troisième trimestre consécutif de baisse et de son plus bas niveau depuis le deuxième trimestre 2012. En pourcentage, il s'agit même du plus fort recul depuis plus de trois ans.
La société sud-coréenne n'est bien entendu pas en crise et dégage toujours des milliards de dollars de bénéfices. Néanmoins, la tendance actuelle reste problématique, sachant que les trois quarts de ses résultats sont aujourd'hui dépendants du marché mobile, alors qu'en 2010, ils ne représentaient qu'un quart de ses bénéfices. La moindre contre-performance dans le secteur des smartphones a donc des conséquences majeures pour la compagnie.
Les appareils haut de gamme moins désirés
Et depuis plusieurs trimestres, une double tendance se remarque. La première est que la part des smartphones haut de gamme, à fortes marges, se réduit chaque jour un peu plus. Apple est d'ailleurs une société particulièrement concernée puisqu'elle ne vend que des appareils de ce type, ce qui explique ses dernières stratégies visant à proposer des terminaux un peu moins onéreux.
Le marché se tourne vers les appareils d'entrée et moyen de gamme, pour une raison évidente de prix et de démocratisation. Or s'il s'agit d'un marché où Samsung est très actif, il faut surtout noter que la concurrence s'intensifie à très grande vitesse, notamment du côté des constructeurs chinois. La montée en puissance de Huawei, ZTE, Lenovo ou encore Xiaomi fait ainsi du tort à Samsung.
L'ambition gigantesque des constructeurs chinois
Et ce n'est pas terminé dès lors que leur ambition est gigantesque. Xiaomi, le petit nouveau, a ainsi écoulé lors des six premiers mois pas moins 26 millions de smartphones, soit une croissance de... 271 %. Son objectif ? Atteindre les 60 millions d'unités dès cette année et pourquoi pas dépasser les 100 millions d'appareils l'an prochain. Son compatriote ZTE est plus ou moins dans la même veine, puisqu'il escompte écouler 60 millions d'unités cette année, 80 millions en 2015 et même 100 millions en 2016. Huawei et Lenovo, pour leur part, espèrent atteindre 80 millions d'unités dès cette année.
Quand on sait que la plupart de ces sociétés n'existaient pas sur ce marché il y a une poignée d'années, ou qu'elles étaient des actrices minoritaires, leur montée en puissance a de quoi faire trembler la concurrence. Certes, leur croissance est majoritairement tirée par le marché chinois. Néanmoins, leur ambition dépasse largement les frontières du pays le plus peuplé du monde et le reste de l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine sont dans leurs viseurs. Envahir l'Europe et l'Amérique du Nord est aussi prévue, mais chaque chose en son temps. Certains ont de toute façon commencé.