Une députée souhaite l'interdiction du vote électronique

Je ne crois que ce que je vois
Droit 2 min
Une députée souhaite l'interdiction du vote électronique
Crédits : saintho/iStock/Thinkstock

La députée Isabelle Attard, du parti Nouvelle Donne, vient de questionner le ministre de l’Intérieur sur le vote électronique. Elle suggère très fortement à Bernard Cazeneuve de mettre un terme à ce mode de consultation électoral, en mettant en cause leur sincérité.

isabelle attard

 

Le 25 juin dernier, les autorités norvégiennes ont décidé de débrancher le vote électronique. Leur test mené sur ce terrain depuis 2011 lors des élections parlementaires a été ausculté par l’Institute for Social Research.

Une expérience avortée en Norvège

Celui-ci a estimé, selon le résumé des autorités, que les électeurs n’avaient qu’une connaissance limitée sur la sécurité de ce système puisque ce processus démocratique s’organisait « dans un environnement non contrôlé ». Cet article de la BBC, qui relate l’épisode, indique que des électeurs ont pu voter deux fois, une première fois en ligne, puis en se rendant au bureau de vote du coin…

 

Ces défauts affectent ainsi l’organisation d’une élection sereine : « cela montre combien il est important que les élections se déroulent dans les bureaux de vote où les fonctionnaires électoraux font en sorte que les principes d'élections libres et équitables et le secret du vote soient assurés » a commenté Jan Tore Sanner, ministre de la modernisation.

L'insincérité du scrutin

Le sujet rebondit en France puisque la députée écologiste Isabelle Attard vient de questionner le ministre de l'Intérieur « sur les risques de fraude inhérents aux modes de scrutin électronique ». Elle rappelle justement l’expérience avortée en Norvège en dénonçant « les risques d'erreur, de fraude, et donc d'insincérité du scrutin », lesquels « ont lourdement pesé sur cette décision ».

 

Pour la députée, « le vote électronique impose à l'électeur d'accorder sa confiance à toute une série d'intermédiaires techniques : fabricant de la machine à voter, programmeur de la machine, installateur de la machine, etc. En revanche, le scrutin papier permet à l'électeur de s'assurer de visu que son bulletin est bien pris en compte ». Avec un tel passif, elle demande aussi au ministère de l’Intérieur d’interdire le vote électronique lors de tous les scrutins électoraux.

Ceci n'est pas une urne

Fait notable, en 2007, une proposition de loi UMP avait déjà été déposée au Sénat en ce sens. Elle visait à interdire l'utilisation des machines à voter pour tous les scrutins régis par le code électoral. Cependant, resté dans les tiroirs, le texte est désormais caduc.

 

Ces critiques rejoignent en tout cas celles du chercheur Roberto di Cosmo qui dénonçait déjà ces dispositifs voilà quelques années en arrière : « Il est nécessaire de (…) faire redécouvrir qu’il existe des choses qu’un ordinateur ne peut pas faire, qu’il y a des systèmes de vote qu’aucune avancée scientifique ne pourra rendre sûrs, que notre monde pullule de systèmes informatiques mal conçus qui ne tiennent que par des bouts de ficelles ». Il soulignait aussi une autre évidence : « l'écran d'une urne électronique n'est pas une urne ».

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