Inbox, le projet qui veut révolutionner la gestion des emails

Mais les habitudes ne se changent pas si facilement
Logiciel 4 min
Inbox, le projet qui veut révolutionner la gestion des emails
Crédits : buchachon/iStock/Thinkstock

Une équipe constituée d’anciens étudiants du MIT et de plusieurs entreprises, dont Dropbox, s’est attelée à la gestion des emails et aux limites imposées par certains protocoles. Ils proposent donc Inbox, un moteur de synchronisation qui se destine à un grand nombre de services et qui doit permettre aux applications tierces de gérer les emails de différentes manières.

 inbox email

Un moteur de synchronisation qui joue le rôle de médiateur 

Le principe d’Inbox est relativement simple et est comparable à l’API Gmail récemment présentée par Google. Le but n’est pas de remplacer le protocole IMAP par exemple, mais de présenter les données autrement pour permettre aux applications une gestion plus originale des courriers. Ce ne sont pas les actions telles que la rédaction ou la réponse à un courrier, mais davantage le classement, la remise à plus tard et ainsi de suite. Inbox, qui est un moteur de synchronisation, élargit simplement ce concept à plusieurs services.

 

Inbox est un composant qui fait interface entre les services emails et l’application. Il est issu du travail d’un groupe constitué d’anciens étudiants du fameux MIT (Massachussetts Institute of Technology), d’anciens employés de Dropbox ou encore de Christine Spang, anciennement ingénieur logiciel sur le noyau Linux quand elle travaillait chez KSplice, depuis rachetée par Oracle. Leur objectif était de proposer une boite à outils qui s’affranchirait des limites imposées par des protocoles tels que l’IMAP ou MIME, l’encodage des caractères, etc.

Un code open source pour devenir une référence... 

Pour qu’il soit accessible à tous et qu’il puisse devenir une « référence », voire un standard, le code source est déposé dans GitHub et est disponible pour tous les développeurs intéressés sous licence GNU Affero GPL. Actuellement, Inbox sait gérer les comptes Gmail, Outlook.com et Yahoo mais il ne s’agit que d’une préversion du moteur. Plus tard, tous les comptes emails basés sur IMAP seront pris en charge, et pas seulement. Le support d’Exchange via Active Sync est en cours de développement, et il sera disponible plus tard durant un bêta test privé.

 

Ce que veut l’équipe en charge d’Inbox, c’est une nouvelle manière de concevoir le courrier électronique, sans pour autant imposer la leur. Voilà pourquoi le projet accouchera d’un moteur et pas directement d’une application. Le moteur en question repose sur une API REST (REpresentational State Transfer) et est en fait seulement la première étape des travaux.  La deuxième phase consistera à lancer un programme Inbox Developer plus tard dans l’année qui permettra de tester un service directement prêt à l’emploi. Il s’agira d’une étape importante car on s’acheminera alors vers une commercialisation du produit, d’autant que le programme donnera accès à d’autres services, dont Exchange justement.

... voire un futur standard 

L’étape finale sera de loin la plus compliquée et la plus ambitieuse : faire d’Inbox un nouveau standard. Le moteur serait alors proposé en remplacement de tous les anciens protocoles au lieu simplement d’être une couche d’abstraction, à la manière d’API Gmail. Comment opérer un tel changement ? Dans les grandes lignes, les services et les applications, plutôt que de s’appuyer sur IMAP, MIME et autres, seraient fondés sur Inbox, qui deviendrait alors une technologie à part entière. Pour continuer dans l’analogie avec l’API Gmail, cela reviendrait à un abandon de facto de l’IMAP si tous les clients email utilisaient uniquement l’API.

 

Michael Grinich, ancien ingénieur chez Dropbox et fondateur d’Inbox, a indiqué à TechCrunch qu’il avait rédigé sa thèse au MIT sur les outils emails en général et qu’il s’était rendu compte que les applications avaient beaucoup de mal à créer de nouveaux usages à cause des limitations « de la plomberie sous-jacente ». Mais si le concept général se rapproche de l’API Gmail, le site officiel du projet préfère mettre les points sur le « i » : « Inbox est une entreprise de courrier électronique. Google est une entreprise de publicitaire. Ce produit est notre point central et il ne sera pas « retiré » de manière inattendue ».

Il faudra affronter l'inertie du monde de l'email 

Seulement voilà : changer le monde dans le domaine de l’email est difficile. Les habitudes ont la vie dure et l’inertie y est conséquente. Si Inbox remplit sa mission et devient utilisé par un nombre croissant d’applications, la partie ne sera pas gagnée pour autant. Et pour cause : plus le temps passe, plus les sociétés telles que Google, Microsoft ou encore Yahoo, orientent l’utilisateur vers leur webmail. La concentration des services s’y fait d’autant plus facilement et, bien entendu, il est plus simple d’y diffuser de la publicité via sa propre infrastructure. De fait, les webmails ont les faveurs des utilisateurs et il ne sera pas simple de changer de comportement.

 

Les développeurs intéressés pourront en apprendre davantage sur le site officiel du projet. Des exemples de code sont fournis, ainsi que de la documentation, des SDK pour iOS et JavaScript (en attendant que d’autres arrivent).

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