Les temps sont difficiles pour les boutiques physiques de jeux vidéo. Outre la concurrence des revendeurs en ligne comme Amazon, ceux-ci doivent également faire face à la dématérialisation des contenus. GameStop, la maison-mère de Micromania, pense avoir trouvé la solution pour inciter les clients à se rendre dans ses boutiques : leur proposer encore plus de contenu exclusif dans les jeux.
Les magasins de jeux sont-ils voués à disparaître ?
Les magasins spécialisés dans la vente de consoles et de jeux vidéo ne font plus vraiment recette, comme l'a montrée la récente disparition de l'enseigne Game en France. Un résultat logique au vu des mutations entreprises dans le secteur de la vente, mais aussi dans l'industrie vidéoludique.
Si les ventes de jeux se portent plutôt bien et que des titres comme Grand Theft Auto V peuvent s'écouler à plus de 30 millions d'unités, l'avenir est plutôt sombre pour les boutiques de jeux vidéo. Les éditeurs tirent une partie de plus en plus grande de leur revenus de la vente de contenus dématérialisés, certains comme Electronic Arts réalisent même près de 50 % de leur chiffre d'affaires ainsi, un taux qui ne devrait faire que progresser dans les années à venir. Les joueurs peuvent en effet désormais tout acheter depuis leur console. Le prix des jeux n'est pas toujours avantageux, mais pour ce qui concerne les DLC, il est tout de même plus confortable de passer par le PSN ou le Xbox Live pour le télécharger, que de devoir se rendre en centre-ville pour acheter un code, en supposant que les boutiques en vendent.
Ajoutez à cela l'influence des gros e-commerçants comme Amazon et des différents acteurs locaux comme la FNAC, qui proposent des jeux neufs à 50/60 euros quand les boutiques physiques font parfois grimper la note à 70 euros, et vous comprendrez que la suite s'annonce compliquée pour elles.
GameStop ne veut pas rendre les armes
Les revendeurs physiques ne comptent pas baisser les bras pour autant et GameStop, un géant américain du secteur qui compte plus de 6 600 boutiques dans le monde, dont celles de Micromania en France, pense avoir trouvé la parade pour inciter les joueurs à se rendre dans ses boutiques
Les responsables de GameStop se sont entretenus avec le fonds d'investissement R.W Baird au sujet du futur de leur activité, et Colin Sebastian, l'un des analystes, s'est confié ouvertement à nos confrères de Venture Beat : « GameStop nous a indiqué que les éditeurs de logiciels sont de plus en plus enthousiastes à l'idée de former un partenariat avec eux. Par exemple, en offrant du contenu exclusif sur chaque titre majeur, et à plus long terme, le modèle économique pourrait reposer sur le fait que GameStop pourrait proposer du gameplay exclusif ». Pour ce faire, le revendeur s'impliquera dans le développement des titres, afin de s'offrir de larges pans de contenus réservés à sa clientèle.
Si ce projet devait aboutir, lors de la sortie d'un titre majeur sur consoles, le joueur pourrait se retrouver face à une nouvelle situation. On lui proposerait le jeu de base à un prix x, qui contiendrait ou non du contenu supplémentaire en fonction de l'endroit où il l'achète. Viendraient ensuite s'ajouter les DLC, en espérant à minima que ceux-ci permettent de disposer du contenu proposé par GameStop/Micromania, et enfin, le tout sera saupoudré de micro-transactions. Merveilleux n'est-ce pas ?