La célèbre start-up française BlaBlaCar, spécialisée dans le covoiturage, vient de lever ni plus ni moins que 100 millions de dollars. Une levée de fonds gigantesque qui lui permettra de continuer d'envahir le monde comme elle le fait déjà depuis deux ans.
« Tous les marchés, quelle que soit leur taille, sont une cible potentielle »
En matière de jeunes pousses venant de France, les yeux des médias sont généralement tournés vers Deezer, Criteo, Viadeo, Pretty Simple, Dailymotion ou encore Ebuzzing. Mais il ne faut pas non plus oublier BlaBlaCar. Fruit de Covoiturage.fr, la société parisienne est rapidement montée en puissance ces dernières années, au point de dominer son marché en France, et même en Europe. Officiellement, le site compte 8 millions de membres dans le monde, dont plus d'un million l'exploite au moins une fois par mois. Nous avions d'ailleurs largement évoqué son modèle économique il y a plus d'un an au travers d'un dossier (voir ici).
Aujourd'hui, BlaBlaCar est présent dans douze pays, dont l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas, le Portugal, la Pologne et même l'Ukraine et la Russie depuis quelques mois. Dans ce dernier pays, la société a d'ailleurs réussi à attirer plus de 500 000 membres en seulement six mois, tandis que l'Allemagne dépasse le million d'utilisateurs. Mais selon Index Ventures, l'un des fonds qui a misé plusieurs millions de dollars dans la start-up, celle-ci ne compte pas s'arrêter là...
« Turquie, Brésil, Inde, Chine... tous les marchés, quelle que soit leur taille, sont une cible potentielle future » explique ainsi le fonds d'investissement international. « L'opportunité est véritablement mondiale, et probablement encore plus importante dans les marchés émergents, où le coût de possession d'une voiture est plus élevé par rapport au revenu disponible. » Plutôt de se lancer dans un marché de niche visant 1 % des plus riches du globe, BlaBlaCar préfère « répondre aux besoins des 99 % restants de la population mondiale » rajoute même Index Ventures.
Les pays à plus de 50 millions d'habitants principalement visés
Selon FrenchWeb, qui a dévoilé l'information avant la confirmation par certains investisseurs eux-mêmes, ces 100 millions de dollars ont trois principales sources, à savoir le fonds américain Accel Partners, connu pour avoir investi dans de nombreuses start-ups majeures du Web (Facebook, Groupon, Dropbox, etc.), le fonds français ISAI, qui compte parmi ses fondateurs Geoffroy Roux de Bézieux (Virgin Mobile) et Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister), et enfin Index Ventures.
D'après nos confrères, BlaBlaCar, centré actuellement sur l'Europe, visera en priorité l'Amérique du Sud et surtout les gros pays comptant plus de 50 millions d'habitants. Les États-Unis ne sont par contre pas une priorité pour le moment du fait des spécificités du pays, le marché du covoiturage y étant assez complexe. Lors d'une entrevue avec FrenchWeb, Frédéric Mazzella, l'un des fondateurs de BlaBlaCar, a précisé que si sa société se développera d'elle-même dans certains pays, elle n'hésitera pas non plus à racheter des sociétés locales pour accélérer sa croissance.
Notez que pour une start-up française, lever 100 millions de dollars (hors bourse) est particulièrement rare. La dernière à avoir réalisé pareille performance est tout simplement Deezer, qui avait même levé 100 millions d'euros (et non dollars) il y a deux ans. Une somme qui lui avait permis de s'internationaliser partout dans le monde, hors États-Unis encore une fois.