Des industriels de l'électronique en colère contre la radio numérique terrestre

La RNT se fera sans nous (Simavelec)
Tech 4 min
Des industriels de l'électronique en colère contre la radio numérique terrestre
Crédits : K_rho (licence CC BY SA 2.0)

Le Simavelec qualifie de « jeu de dupes » la radio numérique terreste (RNT) en France. Le Syndicat des Industries de Matériels audiovisuels électroniques dénonce là les incertitudes qui pèsent sur ces ondes 2.0.

« Les industriels ont cru à la RNT et ils se sont mobilisés dès le début pour la réussite de ce projet » affiche le Simavelec. Cependant, le projet en question est désormais « réduit comme peau de chagrin » regrette Bernard Heger, délégué général. Le Simavalec assure que dans ces conditions, « la RNT…ce sera sans nous ».

 

Qu’est-ce qui provoque la colère de ce syndicat qui représente notamment les intérêts de Samsung, Sony, LG, Panasonic, Philips ou encore Loewe ? « Aujourd’hui les grandes radios sont vent debout contre ce projet. Après l’appel d’offre du CSA, quelques éditeurs de moindre notoriété vont émettre en numérique sur 3 villes. Après ces 3 villes… rien de prévu, aucune visibilité, aucun calendrier ! »

 

RNT radio numérique terreste

 

Ces trois villes, ou plutôt zones, sont Marseille, Nice et Paris, comme l’a annoncé le CSA dans un récent communiqué. Les éditeurs prêts à s’engager sur la radio numérique ont le choix entre le DAB+ ou le T-DMB.

Bataille de normes

Initialement, en 2008, la France avait fait le choix de la norme T-DMB (Terrestrial Digital Multimedia Broadcasting). Selon le CSA, la norme T-DMB permet des données associées plus riches qu’en DAB/DAB+. Le ministère de la Culture rappelait pour sa part que cette dernière technologie fait appel à des composantes MPEG-4 vidéo et BIFS.

 

Cependant ce choix était déjà critiqué. Un rapport issu d’une mission de réflexion sur l’avenir de la radio numérique terrestre (RNT) soulignait cependant que « la plupart des travaux européens en la matière préconisent, malgré la création de « puces » multi standards, une norme unique sur le territoire européen qui visiblement serait alors le DAB + (seule la France, il faut le rappeler, a opté pour le TDMB). Nous ne voyons pas l’intérêt de la France à faire cavalier seul en matière de norme ».

 

En août 2013, Paris revoyait finalement ses prétentions en ajoutant la norme DAB+ déjà en vigueur en Grande Bretagne, Allemagne, Suisse et Danemark. Du côté des radios, c’est un peu le brouillage. Radio France marque sa préférence pour la norme DAB+ alors que NRJ Group la juge inopportune en termes de gains.

 

Seulement, le Simavelec ne sait pas quelle est la part respective de ces deux technologies. De même, il y a des incertitudes sur le calendrier de déploiement après ces trois villes. Plus exactement, la loi prévoit que tous les terminaux permettant la réception de services de radio doivent être RNT-compatible dans un délai de dix-huit mois à compter de la diffusion de services de radio par voie hertzienne terrestre en mode numérique auprès d'au moins 20 % de la population française.

RNT vs streaming audio

Or, pour le Simavelec, « seuls les industriels ont des obligations, si 20 % de la population est couverte, alors, avec un calendrier s’étalant sur 18 mois, 100 % des gammes audio – au sens large – devront intégrer le DAB+ ET le T-DMB (technologie spécifique à la France), même si aucun éditeur n’émet en T-DMB… même si, seulement et uniquement, 20 % de la population est couverte » regrette-t-il, tout en s’interrogeant sur l’opportunité de cette technologie alors que le streaming audio monte en puissance.

 

Les industriels demandent du coup à la France de laisser faire le marché. « S’il y a un engouement, une demande du public, bien évidemment les industriels mettront à disposition des terminaux ». Pour l’heure, ceux-ci ne veulent pas entendre parler d’une stratégie purement locale alors que les autres pays européens ont plutôt fait le choix de la DAB+.

D'autres industriels restent positifs sur la RNT

Les positions du Simavelec ne sont cependant pas partagées par toute la profession. Le Secimavi, qui représente Akai, Alipine, Bose, Cabsse, Clarion, Denon, ou encore JVC, Harman et Sharp (la liste des adhérents).  s’est de son côté réjouit « du démarrage ce vendredi 20 juin 2014 des émissions de radio numérique terrestre (RNT) à Paris, Nice et Marseille ». Selon leur communiqué, « de nombreux récepteurs numériques, fixes ou mobiles, font d’ores et déjà partie intégrante des gammes commercialisées par les membres du SECIMAVI et, grâce à la récente l’adoption en France de la norme DAB/DAB+, seront compatibles avec une large partie des radios numériques diffusées sur le territoire ». Autre avantage, ces matériels permettront un usage transfrontalier. Celui-ci demande cependant aux acteurs tels que Radio France à un « engagement rapide » en faveur de la RNT afin que « les radios du service public soient également intégrées aux bouquets numériques qui inaugurent la nouvelle ère de la RNT en France. »

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