Quelques jours après leur arrivée au Royaume-Uni, les « Google Glass » viennent de se faire éjecter des cinémas britanniques. L’association des exploitants de salles vient en effet de faire savoir qu’il serait demandé aux spectateurs de ne pas porter les célèbres lunettes à réalité augmentée durant les films. Et pour cause, les professionnels de la filière considèrent que cela pourrait favoriser le piratage.
Depuis la semaine dernière, au Royaume-Uni, le grand public peut s'acheter des « Google Glass », moyennant tout de même 1 000 livres - soit l’équivalent de 1 250 euros. Problème : les fameuses lunettes sont équipées d’un capteur optique de 5 mégapixels capable d'enregistrer des vidéos en 720p (dans la limite toutefois des 12 Go mis à la disposition de l’utilisateur), ce qui donne des sueurs froides aux professionnels du cinéma. Ces derniers craignent en effet que les Google Glass servent à filmer les œuvres projetées sur grand écran, dans l’objectif de les diffuser ensuite sur Internet.
Du coup, la réponse de la filière n’a pas tardé. Ce week-end, le représentant de l’association des exploitants de salles de cinéma du Royaume-Uni, Phil Clapp, a fait une mise au point très claire dans The Independant : « Il sera demandé aux clients de ne pas porter ces appareils dans les salles de cinéma, peu importe que le film ait commencé ou non. » Autrement dit, pas question de se faire une toile avec ses Google Glass sur le nez, quand bien même celles-ci ne seraient pas allumées.
Par crainte du piratage des films, les Google Glass bannies des salles obscures
La mesure a sans surprise déçu Google, qui espérait que les cinémas fassent comme pour les téléphones portables, en demandant juste à ce que ceux-ci soient éteints au moment où le film commence.
Il n’en demeure pas moins que cette mise en garde souligne une fois de plus combien les pratiques de « camcording », c’est-à-dire le fait d’enregistrer un film depuis une salle de cinéma, préoccupent la filière cinématographique. Chaque année, les employés des cinémas britanniques qui débusquent des pirates reçoivent d’ailleurs des récompenses de plusieurs centaines de livres de la part de la Fédération des producteurs de films (voir notre article).
Aux États-Unis, certains acteurs se montrent eux aussi inquiets face à l'arrivée des Google Glass, mais il n’y a pas eu de réponse aussi globale qu’au Royaume-Uni. Le responsable de la chaîne de cinémas Alamo Drafthouse a ainsi annoncé le mois dernier qu’il était désormais interdit d’avoir de Google Glass allumées dans ses salles, dès lors que le film commence. En France, la question ne se pose pas encore, étant donné que les fameuses lunettes ne sont pas commercialisées dans l'Hexagone.