YouTube serait-il en train de vouloir garder dans son giron le financement de ses chaînes ? En effet, après la naissance d'initiatives telles que Patreon ou Tipeee en France, on note l'arrivée prochaine du « Fan funding ». Les abonnés pourront ainsi être incités à effectuer des dons aux créateurs qu'ils veulent soutenir, ce qui ne sera pas forcément toujours simple dans la pratique.
Alors que Google cherche à bichonner ses créateurs de contenu (nous y reviendrons un peu plus tard) et que certains s'en tirent très bien financièrement, c'est loin d'être le cas de la majorité. En effet, outre la régie publicitaire maison, rien ne permet vraiment de monétiser du contenu diffusé sur YouTube. Ce dernier interdit d'ailleurs d'utiliser des sources directes qui pourraient lui faire concurrence, bien que certains s'en moquent et le pratiquent tout de même.
Quoi qu'il en soit, après avoir lancé des chaînes payantes au succès assez faible, le service de streaming de Google cherche une manière plus intelligente de se mettre au payant. Et c'est sans doute inspiré par des initiatives telles que Patreon ou Tipeee (voir notre analyse) que le géant du web a eu l'idée de lancer la bêta de son offre « Fan funding ». Une piste qui avait déjà été évoquée il y a quelques semaines, mais qui devient maintenant concrète.
Introducing Fan Funding: A way for fans to donate so you can help make more videos they love. Sign up at http://t.co/e0mCjDJReY
— YouTube Creators (@YTCreators) 27 Juin 2014
Les chaînes peuvent en effet s'inscrire afin de permettre à leurs abonnés de les financer par des dons. Une pratique qui sera proposée aux USA, au Mexique, au Japon et en Australie dans un premier temps. En France, cela risque d'être plus compliqué puisque si les dons peuvent se faire pour des amateurs, cela sera une autre paire de manches lorsque c'est une structure telle qu'une société qui gérera la chaîne, celles-ci ne pouvant pas être financées par des dons. Cela posera d'ailleurs une autre question qui pend au nez de Google : la transparence concernant les structures qui gèrent les chaînes.
Car si la LCEN impose à un site des mentions légales dans son article 6 comme le nom du responsable de publication, le prestataire technique, etc., il n'en est rien sur YouTube. Ainsi, impossible pour le moment de savoir clairement qui finance et qui récolte vraiment les revenus d'une chaîne. Si une forme de soutien doit être assurée d'une manière ou d'une autre, il faudra donc sans doute faire aussi rentrer une bonne dose de transparence.
Il sera d'ailleurs intéressant de voir ce que pensent ceux qui misaient sur le financement participatif par abonnement des Youtubeurs de cette décision du géant du web.